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Un ancien espion du KGB décrypte les tensions russes: « Prigojine est le président par intérim, Poutine n’existe plus »

Ce dernier est de plus en plus critique à l’égard du Kremlin face aux dernières déroutes de l’armée russe et, en dernière date le retrait de l’armée dans la ville de Bakhmout.

Sergueï Jirnov, un ancien espion du KGB, a confié dans une interview à la La Dépêche du Midi que Prigojine avait pris le dessus sur Poutine dans l’opinion public. “Les mots prononcés à l’encontre du ministre de la Défense Choïgu ou du chef d’Etat-Major des Armées Gerasimov depuis un certain temps montrent que toutes les symboliques ont été dépassées. Prigojine est le président par intérim, Poutine n’existe plus. Et s’il n’est pas tué avant, Prigojine sera président en 2024« , confie-t-il à La Dépêche du Midi.

Avant de poursuivre: « Pour être candidat, il doit prendre Bakhmout et cela fait 8 mois qu’il n’y arrive pas. Il sait qu’on va lui demander des comptes et son excuse, c’est la défaillance de l’armée russe qui ne fournirait pas le matériel. Prigojine est sur le front et crée sa propre propagande en déplorant la perte de ses hommes« .

Une contre-offensive imminente de l’Ukraine ? Les signaux se multiplient

« Poutine est un homme dépassé »

Et cela, au détriment de Vladimir Poutine qui est de plus en plus affaibli. Au point qu’il n’a jamais rien fait contre Prigojine. Précédemment, ceux qui ont critiqué le régime russe ne s’en sont pas sortis indemnes. Mais Vladimir Poutine ne peut rien contre Prigojine, d’après Sergueï Jirnov: “Comment peut-il punir un homme qui a cinquante mille hommes en armes ? Il ne peut plus rien dans une guerre qu’il a lui-même provoqué. Poutine est un homme dépassé et fou qui a délégué le droit à la violence légitime à une personne privée”.

L’ancien espion du KGB évoquait aussi l’avenir de la guerre. “Prigojine sait que s’il y a contre-attaque (ndlr: de l’Ukraine), il perdra. Mais il fera passer la défaite sur le compte de l’armée russe. Et du côté de Poutine, la guerre conventionnelle ne peut être remportée car l’Ukraine est désormais armée jusqu’aux dents. Il lui reste trois solutions : le suicide, l’arrêt de la guerre ou l’utilisation de l’arme nucléaire. Et plus les Ukrainiens gagnent, plus la dernière option semble probable”, s’inquiète-t-il.