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Un 1er mai “unitaire” en France contre la réforme des retraites mais pas de raz de marée : des tensions explosent dans plusieurs villes

La police a compté 16.300 manifestants à Caen (40.000 selon la CGT), 8.700 manifestants à Strasbourg (15.000), 7.300 à Lille (15.000), 11.000 à Marseille (130.000), 13.500 à Toulouse (100.000), 15.000 à Brest (33.000) et 14.000 à Clermont-Ferrand (25.000). Les autorités tablent sur 500 à 650.000 personnes sur tout le territoire, dont 80 à 100.000 à Paris.

Dans les cortèges, les manifestants se disaient toujours déterminés à obtenir le retrait de la réforme, à l’instar de Céline Bertoni, 37 ans, professeure de sciences économiques à Clermont, six jours de grève au compteur. “La loi est passée mais n’a pas été digérée, il y a une volonté de montrer un mécontentement pacifiquement pour avoir une réaction en face qui atteigne un niveau de décence. J’espère toujours qu’on va nous dire : on retire”, a-t-elle expliqué.

Cette fête des travailleurs “se déroule dans l’unité syndicale et rien que ça, c’est historique”, s’est réjoui le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot.

Le dernier défilé unitaire avec les huit principaux syndicats remonte à 2009, face à la crise financière (la CGT avait compté près de 1,2 million de manifestants, la police 456.000). En 2002 (900.000 à 1,3 million de personnes), les syndicats avaient aussi fait bloc pour “faire barrage” à Jean-Marie Le Pen.

Dans la capitale, le cortège s’est élancé sous l’orage à 14h de la place de la République vers celle de la Nation, avec la présence de syndicalistes du monde entier. Mais aussi pas moins de 5.000 policiers par crainte de violences dans le “pré-cortège” mêlant gilets jaunes et “individus à risque” selon la police.

Selon la préfecture de police, “à 14h10, 2.740 contrôles en amont ont été effectués et 22 interpellations ont été réalisées”.

Saisi par des organisations de défense des libertés ainsi que des syndicats d’avocats et de magistrats, le tribunal administratif de Paris a validé sans restriction un arrêté de la préfecture de police permettant l’usage de drones lors de la manifestation.

Premières tensions

Après de premiers cortèges calmes en début de journée, les black blocs sont intervenus dans plusieurs villes de France. Certaines personnes s’en sont prises aux forces de l’ordre.

À Paris, des tirs de mortiers et des jets de projectiles sur les policiers ont commencé vers 14h. Des black-blocs ont pris part à l’avant du cortège parisien. Plusieurs policiers ont pris feu après avoir reçu un cocktail molotov. L’un d’eux souffre de brûlures supposées graves.

A 15h, déjà 30 interpellations avaient été effectuées par la police.

Plusieurs voitures ont été incendiées à Nantes. Au moins 14 manifestants ont été interpellés, après des heurts. Un manifestant a aussi été blessé et emmené par le SAMU. Mêmes débordements à Lyon, où la Préfecture a recensé 2000 individus hostiles en tête du cortège, à l’origine de dégradations. Sept interpellations ont été faites. . Plusieurs manifestants ont été blessés, à la tête notamment, après une charge de la police, selon le Figaro.