International

RDC: le président suisse s’engage à plaider à l’ONU pour les victimes de conflits à l’est

M. Berset est en visite depuis mercredi soir en RDC où, après la capitale Kinshasa, il prévoit de se rendre dans l’est, en proie aux violences de groupes armés depuis près de 30 ans.

Une vingtaine de jeunes tués dans l’indifférence à Lubumbashi: « On a assisté à un massacre perpétré par des militaires qui sont censés nous protéger »

Il ira notamment dans des camps de déplacés à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où la rébellion du M23(Mouvement du 23 Mars) a provoqué depuis fin 2021 le déplacement de centaines de milliers de personnes. A Bukavu, dans la province voisine du Sud-Kivu, il rencontrera le célèbre médecin et prix Nobel de la paix Denis Mukwege.

Ayant rejoint les Nations unies il y a une vingtaine d’années seulement, la Suisse est depuis janvier un membre non permanent du Conseil de sécurité, dont elle assumera la présidence pendant un mois en mai.

Elle siège « avec cette approche qu’on lui connaît, l’engagement pour la paix, les processus de paix, la médiation, le dialogue », a déclaré M. Berset. La confédération a aussi « des règles pour préserver sa neutralité » mais, a-t-il ajouté, « neutralité ne veut pas dire indifférence ».

A propos de l’Est congolais, il a affirmé qu’il n’était « pas acceptable qu’un pays intervienne sur le territoire d’un pays souverain ». Il n’a toutefois pas cité le nom du Rwanda, dont des experts de l’ONU ont établi qu’il soutenait la rébellion du M23. Il a aussi estimé que la solution au conflit devait « venir de la région, des pays » concernés eux-mêmes.

« L’État collabore avec les milices assassines”: 17 personnes exécutées dimanche dernier à l’arme blanche au Congo

M. Tshisekedi a quant à lui dénoncé encore une fois « l’agression » dont la RDC estime être victime de la part du Rwanda. Tout en espérant que le processus de désescalade en cours allait s’accélérer sur le terrain, le président congolais a aussi réaffirmé qu’il n’était « pas question de dialogue politique » avec le M23. « Il n’en sera jamais question », a-t-il martelé.

La Suisse, bien que neutre, participe à la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), en fournissant en particulier des forces de police et des démineurs, selon le ministère helvétique des Affaires étrangères. En place depuis 1999, la Monusco est actuellement l’une des plus grandes – et des plus coûteuses – opérations de maintien de la paix de l’ONU.