International

Quand les députés français picolent trop à la buvette du Palais Bourbon

“Ça vide les tonneaux à vitesse grand V”

“Dans la buvette et dans les jardins, c’était alcool à gogo jusqu’à 3 heures du matin”, souffle une députée macroniste au journal. Une autre raconte que certains confrères boivent dès 11 heures et s’abreuvent de rhum à 16 heures. “Certains députés sont ivres, ça vide les tonneaux à vitesse grand V” a même rapporté une élue au Parisien.

Selon nos informations, certains députés conjurent la fatigue liée aux séances à rallonge et décompressent après la virulence des débats sur la réforme des retraites avec “un bon chocolat chaud, toutes les trois heures” comme la députée LR Véronique Louwagie ou “un citron pressé” comme l’élue Nupes Ségolène Amiot. Mais d’autres, notamment parmi les élus plus âgés, optent volontiers pour de la bière, du vin, du champagne, des alcools forts, voire pour le cocktail baptisé “Séance de nuit”, à base de gin et de citron, servi à la nuit tombée à la buvette par l’un des six garçons de café en costume noir.

Pour peu que le dîner ait été arrosé quelques heures plus tôt – d’après la première questeure, chargée de la gestion administrative et financière, le pic de consommation d’alcool se situe entre 20 heures et 21 h 30 -, certains élus ont un coup dans le nez.

Pourquoi ces dizaines de députés renoncent-ils à leur siège confortable au Palais Bourbon ?

Une cellule de dégrisement dans les murs du Palais Bourbon

Il ne faut pas exagérer, il y a beaucoup moins de problèmes d’alcool à l’Assemblée nationale qu’il y en avait dans le passé” a tempéré sur CNews le vice-président de l’Assemblée Sébastien Chenu, qui a évoqué sur le ton de la boutade l’hypothèse d’une interdiction de l’alcool à la buvette après 21h30. De fait, il existe une cellule de dégrisement au sein même des murs du Palais Bourbon mais elle n’est plus utilisée depuis la fin du XIXe siècle.

Reste que la hausse inquiétante de la consommation d’alcool serait en réalité surtout liée à une présence accrue des députés. “On est plus nombreux à être plus souvent là. La hausse des consommations d’alcool est donc mécanique”, estime la députée Ségolène Amiot, qui précise qu’il a fallu ouvrir de nouveaux points de restauration.

Il n’empêche : la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, aurait demandé à chaque président de groupe de surveiller la quantité de liquides qu’ingèrent ses troupes. À l’heure d’une défiance accrue entre l’opinion publique et les hommes et les femmes politiques, il serait malvenu de laisser penser que des pochtrons officient dans les travées d’un Palais de la République !

« Quelque chose de grave »: la présidente de l’Assemblée nationale réagit aux bras d’honneur de Dupond-Moretti