International

L’Europe doit « réduire les risques » que pose la Chine

Il y a les faits : la croissance spectaculaire de la Chine, ses titres de deuxième économie mondiale et de championne des technologies de pointe ou encore le développement de sa puissance militaire. Et puis il y a la manière dont elle se sert de ces leviers pour peser dans le monde, Ursula von der Leyen constatant un « durcissement très délibéré de la position stratégique globale de la Chine ». À ce titre, « la manière dont la Chine continuera de réagir face à la guerre menée par Poutine sera un facteur déterminant de l’avenir des relations entre l’UE et la Chine ». Tout comme le sera le respect par Pékin des droits de l’homme (qui est loin d’être une des priorités de la Chine).

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Puisqu’« il n’est ni viable, ni dans l’intérêt de l’Europe, de se distancier de la Chine », il faudra faire avec, estime la présidente. D’abord, en poursuivant le travail diplomatique, là où c’est possible. Mais aussi et surtout en identifiant les fragilités de l’UE vis-à-vis de la Chine, de sorte à « développer notre stratégie de réduction des risques par l’économie« . C’est toute la nouveauté de ce discours plus défensif. L’Europe doit rendre son industrie plus compétitive, diversifier et sécuriser son approvisionnement en matières clé. Ce, tout en se dotant « d’outils de défense pour certains secteurs critiques » face à Pékin. Par exemple, en créant « un instrument ciblé » pour restreindre les exportations vers la Chine de technologies sensibles pour des raisons de sécurité et de droits de l’homme.

Ursula von der Leyen délivrera ce message en personne à Pékin, où elle se rendra la semaine prochaine en compagnie du président français Emmanuel Macron.

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