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Le sous-marin Titan a implosé dans l’Atlantique et l’espoir de sauver son équipage s’éteint – Actualités Tunisie Focus

Les cinq passagers du sous-marin Titan, porté disparu depuis dimanche, « sont malheureusement morts », a indiqué dans un communiqué l’entreprise à l’origine de l’expédition touristique vers l’épave du Titanic.

Nous estimons à présent que notre patron Stockton Rush, Shahzada Dawood et son fils Suleman, Hamish Harding et Paul-Henri Nargeolet sont malheureusement morts, écrit OceanGate dans un communiqué.

Les garde-côtes américains ont de leur côté assuré que les débris du submersible retrouvés montraient que l’engin a subi une implosion catastrophique.

Ils avaient annoncé précédemment sur Twitter qu’un champ de débris avait été localisé dans la zone de recherche par un ROV [Remotely Operated Vehicle, ou engin téléguidé, en français] près du Titanic, le célébrissime paquebot de croisière qui avait sombré il y a 111 ans dans l’Atlantique Nord, au large des États-Unis et du Canada.

« Le champ de débris est compatible avec une implosion catastrophique du navire. » Une citation de John Mauger, contre-amiral des garde-côtes américains

Les équipes de recherche ont découvert cinq débris majeurs identifiés à partir du submersible Titan, selon M. Mauger.

Plus tôt, le navire océanographique français Atalante, avec son robot sous-marin Victor 6000, était arrivé sur les lieux.

Victor 6000 était le seul engin sur zone capable de plonger jusqu’à l’épave. Il est télécommandé depuis l’Atalante, par l’entremise d’un câble qui lui procure une autonomie théoriquement illimitée.

Ce robot a deux bras articulés qui auraient pu lui permettre d’accrocher un câble pour hisser le submersible jusqu’à la surface, selon Alistair Greig, professeur d’ingénierie maritime au University College de Londres.

Il dispose aussi d’un puissant système d’éclairage pouvant servir dans un environnement complètement obscur.

Espoir maintenant éteint

L’annonce, mercredi, de la détection de bruits sous l’eau par des avions P-3 canadiens avait suscité de l’espoir.

Sur la zone de recherche en surface, qui s’étend sur 20 000 kilomètres carrés, une armada de sauveteurs était sur le qui-vive. Les moyens déployés notamment par les armées américaine et canadienne continuaient d’arriver sur le site où est stationné le Polar Prince, le navire duquel est parti le submersible Titan.

Le patron d’OceanGate, l’Américain Stockton Rush, était à bord du petit sous-marin, aux côtés d’un richissime homme d’affaires britannique, Hamish Harding (58 ans), du spécialiste français du Titanic Paul-Henri Nargeolet (77 ans) – surnommé M. Titanic –, du magnat pakistanais Shahzada Dawood (48 ans) et de son fils Suleman (19 ans) – tous deux également la nationalité britannique. Ils avaient plongé dimanche matin à bord du Titan, long d’environ 6,5 mètres.

Le submersible devait refaire surface sept heures plus tard, mais le contact a été perdu moins de deux heures après son départ.

Négligences ?

Depuis dimanche, des détails mettant en cause OceanGate émergent à propos de négligences potentielles dans la sûreté de l’appareil de tourisme sous-marin.

OceanGate a refusé à maintes reprises de faire inspecter et certifier son sous-marin par une entreprise spécialisée.

Ce n’est pas un sous-marin qui a suivi les règles, a déploré William Kohnen, président du Comité des submersibles habités de la Société de technologies sous-marines (MTS), en entrevue mercredi à l’émission Tout un matin, sur les ondes d’ICI Première.

William Kohnen et une quarantaine de spécialistes de la MTS avaient alors transmis une lettre au patron d’OceanGate, Stockton Rush. Ils y faisaient part de préoccupations unanimes concernant le développement du Titan et ses expéditions prévues vers le Titanic.

L’existence de cette lettre a été révélée mardi par le New York Times, qui en a obtenu copie.

Les signataires sommaient l’entreprise de respecter les normes établies par la société d’évaluation de risques DNV, ou son équivalent. Bien que cela puisse demander du temps et des dépenses supplémentaires, nous considérons unanimement que ce processus de validation par un tiers est un élément essentiel pour garantir la protection de tous les occupants du sous-marin, écrivent-ils.

L’on apprend également qu’un ex-dirigeant de la compagnie, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du submersible.

Selon cet ancien directeur des opérations marines, un hublot à l’avant de l’appareil avait été conçu pour résister à la pression subie à 1300 m de profondeur et non à 4000 m.

Le Titanic a fait naufrage lors de son voyage inaugural en 1912, après avoir percuté un iceberg, provoquant la mort de près de 1500 passagers et membres d’équipage.

Depuis la découverte de l’épave en 1985, scientifiques, chercheurs de trésors et touristes lui rendent visite, entretenant ainsi le mythe.