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Le déplacement de Macron à Amsterdam de nouveau perturbé : deux manifestants interpellés

Des images du pool télévision montrent l’homme stoppé dans sa course et brutalement plaqué au sol à proximité de M. Macron. « Pour l’honneur des travailleurs, même si Macron ne veut pas, nous, on est là », a-t-il scandé plusieurs fois, avant et après avoir été maîtrisé par les forces de l’ordre.

L’incident s’est produit juste après que le président français soit sorti d’une limousine avec le roi néerlandais Willem-Alexander et ait été accueilli par la maire d’Amsterdam Femke Halsema.

L’un des manifestants arrêté avait une banderole, a ajouté Mme Van Liebergen. Une dizaine d’autres contestataires se trouvaient à proximité, a-t-elle précisé, sans oser dire si les individus interpellés faisaient partie de ce groupe.

Une quarantaine de manifestants attendaient aussi M. Macron à sa sortie de l’université, brandissant deux banderoles – dont la même que la veille à La Haye affirmant « Président de la violence et de l’hypocrisie » – et des pancartes.

L’un d’eux, Français et étudiant en Sciences sociales à Amsterdam, s’est présenté à des journalistes comme un libertaire. Il a expliqué avoir voulu dénoncer les « violences » policières lors des manifestations en France et « gâcher » la visite du président.

« Gâcher la visite »

Emmanuel Macron avait déjà été interrompu la veille, au premier jour de sa visite, lors d’un discours sur l’Europe à La Haye. Il avait alors répliqué que si la démocratie était synonyme de droit de manifester, elle était aussi mise « en danger » quand la loi n’est plus respectée.

Sa décision de recourir à la procédure du « 49.3 », soit une adoption du texte sans vote en engageant la responsabilité de son gouvernement, a ravivé mi-mars la mobilisation en France, avec des manifestations émaillées de violences.

Emmanuel Macron a visité en compagnie du roi le laboratoire de physique quantique de l’université, une technologie prometteuse destinée à démultiplier la puissance de calcul des ordinateurs.

Dans ce domaine, la start-up française Pasqal, fondée par le Prix Nobel de Physique Alain Aspect, a fusionné avec la néerlandaise Qu&Co pour créer un leader européen.

Physique quantique

Les deux gouvernements vont signer mercredi un « pacte pour l’innovation », avec à la clé des coopérations dans les semi-conducteurs, la physique quantique et l’énergie, autant de domaines dans lesquelles l’Union européenne entend renforcer son indépendance.

Les groupes français STMicroeletronics et néerlandais ASML, deux poids-lourds européens des semi-conducteurs, ont déjà des projets communs.

En marge de la visite à l’université, M. Macron s’est entretenu en tête-à-tête avec le PDG d’ASML, Peter Wennink.

Les deux gouvernements travaillent par ailleurs à la finalisation d’un accord de défense à l’horizon 2024.

Le français Naval Group est en lice – avec l’allemand ThyssenKrupp et le suédois Kockums – pour la livraison de quatre sous-marins aux Pays-Bas, un sujet qui pourrait aussi être abordé par le président Macron et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.

Les deux hommes donneront une conférence de presse à 17H45 (15h45 GMT), lors de laquelle M. Macron sera vraisemblablement interrogé sur les propos controversés qu’il a tenus sur Taïwan. Il a notamment affirmé que l’Europe ne devrait pas être « suivistes » des États-Unis ou de la Chine.

Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, accompagnés du roi et de la reine Maxima, visiteront ensuite l’exposition Vermeer au Rijksmuseum d’Amsterdam, avant de rentrer à Paris.