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Journaliste américain arrêté pour « espionnage »: Joe Biden s’adresse à la Russie

« Laissez-le partir », a lancé le président américain à l’intention du gouvernement russe, face à des journalistes qui sollicitaient, à la Maison Blanche, sa première réaction publique sur cette affaire.

Evan Gershkovich, reporter russophone âgé de 31 ans et reconnu pour sa rigueur, a été arrêté à Ekaterinbourg, dans l’Oural, pour des soupçons d' »espionnage ».

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que le journaliste américain avait été « pris en flagrant délit (d’espionnage) », la situation étant « claire ».

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Evan Gershkovich a nié les accusations portées contre lui lors d’une audience devant un tribunal de Moscou, selon l’agence de presse étatique russe Tass. Le journaliste américain a néanmoins été placé en détention provisoire jusqu’au 29 mai, une mesure qui peut être prolongée dans l’attente d’un éventuel procès.

Selon Tass, l’affaire a été classée « secrète », ce qui restreint la publication d’informations à son sujet. Seuls détails disponibles à ce stade: le FSB a annoncé avoir « déjoué une activité illégale » en arrêtant Evan Gershkovich à Ekaterinbourg, à une date non précisée.

Son arrestation intervient dans un contexte de répression accrue en Russie contre la presse depuis l’offensive contre l’Ukraine, qui a fortement tendu les rapports entre Moscou et Washington. Elle fait également suite à un échange intervenu en décembre entre la star américaine du basket Brittney Griner, qui se trouvait en détention en Russie, et le marchand d’armes russe Viktor Bout, prisonnier aux Etats-Unis

La Maison Blanche a fustigé une arrestation « inacceptable » et sa porte-parole, Karine Jean-Pierre, a qualifié de « ridicule » l’accusation d’espionnage, tandis que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est dit « extrêmement préoccupé ».

« Expulser l’ambassadeur russe des États-Unis, ainsi que les journalistes russes y travaillant, serait la moindre des choses », a de son côté lancé le quotidien américain, dans un éditorial publié dans la nuit de jeudi à vendredi. « Le moment choisi pour l’arrestation ressemble à une provocation calculée pour embarrasser les États-Unis et intimider la presse étrangère qui travaille toujours en Russie », a-t-il ajouté.