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Joe Biden en campagne, une bataille politique… et financière

L’une s’est déroulée dans un appartement de la prestigieuse 5ème Avenue, chez un ancien dirigeant de la société d’investissement Blackstone, Tony James, récemment choisi pour siéger dans un comité de supervision à la Maison Blanche.

Devant des invités qui se sont, selon CNBC, acquittés d’un droit d’entrée de 25.000 dollars par personne, Joe Biden, 80 ans, a abordé frontalement son principal handicap dans la campagne.

Il a jugé que son âge était un sujet « légitime » et assuré qu’il n’avait pas pris la décision de se représenter de manière « automatique ».

Une récente enquête d’opinion commandée par le Washington Post et la chaîne ABC assure que 68% des Américains le jugent trop vieux pour un second mandat. Ils ne sont que 44% à penser la même chose de Donald Trump, 76 ans.

Et la cote de confiance du président, selon ce même sondage, a atteint un nouveau point bas, à 36% – moins bien, au même stade de leur présidence, que Gerald Ford, Jimmy Carter et Donald Trump, trois présidents qui ont échoué à se faire réélire.

Malgré ces sondages peu reluisants, son camp affiche de grandes ambitions financières – dans un pays où l’argent n’est pas seulement le nerf de la guerre électorale, mais est aussi considéré comme un baromètre de la dynamique d’un candidat.

Des conseillers de campagne de Joe Biden ont affirmé au Washington Post qu’ils espéraient lever au total plus de 2 milliards de dollars, via divers canaux, pour la campagne.

Dans le camp de son adversaire le plus sérieux, Donald Trump, l’on assure que la récente et spectaculaire inculpation du milliardaire républicain a fait bondir les contributions financières.

Trump et DeSantis

L’ONG Open Secrets, spécialisée dans le financement politique, estime que la course à la présidentielle de 2024 pourrait être la plus coûteuse de l’histoire américaine, dépassant les 5,7 milliards de dollars dépensés pour celle de 2020. Ce qui était déjà un record.

Joe Biden ne peut pas se permettre d’être distancé sur le plan financier par son prédécesseur, qui a lancé sa campagne en novembre dernier.

L’ancien président républicain a déclaré avoir levé quelque 18 millions de dollars entre le 15 novembre 2022 et le 31 mars 2023, selon des chiffres rendus publics.

Mais sa campagne assure qu’il en a récolté presque autant – plus de 15 millions de dollars, indique Politico – dans les deux semaines qui ont suivi son inculpation à New York, le 31 mars, dans une affaire de falsifications de documents comptables.

Difficile en revanche de prévoir l’impact sur les caisses du républicain de la décision du tribunal civil qui l’a déclaré mardi responsable d’agression sexuelle.

Le gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis, qui pourrait bientôt rejoindre la campagne, serait, selon des médias américains, à la tête d’un trésor de guerre de plus de 100 millions de dollars.

Le droit électoral aux Etats-Unis est ainsi fait qu’il est bien difficile de savoir exactement combien de millions brasse tel ou tel candidat.

La régulation n’est pas aussi contraignante selon que les dons vont aux candidats, ou à des véhicules financiers qui les soutiennent, de manière plus ou moins directe et transparente: les « PAC », les « Super PAC » et autres « JAC ».

Ces véritables fonds d’investissement à visée politique jouent un rôle essentiel, bien que parfois souterrain, dans les campagnes.

Les deux réceptions auxquelles a participé Joe Biden mercredi bénéficieront par exemple à des « Joint Action Committees », des organismes de plus en plus populaires dans le monde politique, qui permettent de lever de plus grosses sommes.