International

Fin de vie: la convention citoyenne se prononce en faveur de “l’aide active à mourir”

76 % favorables à l’aide active à mourir

Comment ? Cette fois, les avis divergent. 76 % des “conventionnels” estiment qu’il faut légaliser l’aide active à mourir, qui intègre le suicide assisté et l’euthanasie, aujourd’hui interdits en France et passibles de peines de prison pouvant aller jusqu’à la perpétuité pour assassinat. Du moins, sous conditions. Ainsi, le discernement apparaît comme unecondition essentielle”, l’incurabilité et les souffrances sont également mis en avant et les avis sur la possibilité pour les mineurs d’accéder à l’aide active à mourir demeurent” très partagés”.

Mais près d’un quart des “conventionnels” (23 %) s’oppose à l’aide active à mourir, estimant qu’elle “représente un risque pour les personnes vulnérables”, qu’elle” porte atteinte à notre modèle de société (protéger la vie) et à l’esprit de solidarité” et peut engendrer unedéfiance croissante entre les patients et le corps médical”. Preuve que le sujet de l’euthanasie reste polémique au sein de la société française.

”Nous avons abordé la question de l’aide active à mourir dans ses dimensions éthiques, médicales, philosophiques et spirituelles”, précisent les auteurs du rapport, tout en soulignant que leur travail “révèle un nuancier d’opinions construit à partir de [leurs] vécus et de [leurs] convictions”.

En revanche, l’ensemble des membres de la convention citoyenne s’accorde sur la nécessité de développer les soins palliatifs et d’en garantir l’égalité d’accès. En France, ces soins restent encore très peu reconnus, développés et financés et vingt-et-un départements sont toujours dépourvus d’unités de soins palliatifs.

Une fresque d’Emmanuel Macron en Adolf Hitler créé un tollé en France (PHOTO)

La grande réforme sociétale du second quinquennat ?

Emmanuel Macron a reçu ce lundi 3 avril à l’Elysée les citoyens en question. ” C’est un geste de courage pour réfléchir et débattre à la plus impensable des choses de la vie : notre mort”, a-t-il salué. Reste à savoir s’il va enterrer les propositions de ce groupe de travail, comme il l’a fait pour une partie de celles émises par la convention citoyenne pour le climat en 2019. Prudent, il n’a cette fois pas promis de reprendre “l’une ou l’autre” des conclusions élaborées.

À l’heure où de nombreux autres débats sur la fin de vie se poursuivent, le chef de l’État a affirmé vouloir un projet de loi d’ici la fin de l’été 2023 afin de bâtir un “modèle français de la fin de vie”, sans dire s’il est lui-même pour ou contre l’euthanasie.

De fait, la situation impose des mesures rapides et claires : en trente ans, la part des personnes âgées de 75 ans et plus a doublé en France. Et entre 2,7 millions et 3,7 millions de personnes deviendront dépendantes dans les années qui viennent. Mais vu la défiance croissante de l’opinion publique à l’égard du président et la chute libre de sa popularité en ces temps de réforme des retraites, pas sûr qu’une telle réforme sociétale puisse être adoptée sereinement dans les mois à venir…

Une Française devant la justice pour avoir insulté Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux