France

Yvelines : Les conditions de détention jugées « indignes » à Bois-d’Arcy, la justice est saisie

Ils veulent « mettre un terme à l’indignité des conditions de détention et aux violations flagrantes des droits fondamentaux des personnes détenues ». L’observatoire international des prisons (OIP) et plusieurs organisations d’avocats ont annoncé avoir saisi la justice lundi pour « mettre fin à l’indignité » des conditions de détention au centre pénitentiaire de Bois-d’Arcy (Yvelines), en réclamant des « mesures d’urgence ».

L’OIP, l’Association des avocats pour la défense des droits des détenus (A3D) et l’Ordre des avocats du barreau de Paris ont donc saisi le juge des référés du tribunal administratif de Versailles. Ils « entendent contraindre l’administration à adopter un certain nombre de mesures », notamment pour prévenir les « risques d’incendies », améliorer les « conditions matérielles d’accueil des détenus » et « l’accès aux soins ».

Passoire thermique, douches délabrées, cour jonchée de déchets

De son côté, lundi matin, la sénatrice EELV de Paris Esther Benbassa a visité la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy. Habituée à entrer ainsi dans des prisons, l’élue a ensuite décrit le centre pénitentiaire comme « vétuste », avec des parties communes et des cellules en « piètre état ». « Il y a des problèmes d’isolation thermique : c’est une passoire où il fait trop froid ou trop chaud », a ajouté la sénatrice. Esther Benbassa a toutefois salué les « efforts » de rénovation entrepris. Certaines cellules ont été repeintes, et l’électricité est en train d’être refaite pour un montant de 12 millions d’euros, a indiqué la directrice adjointe de la maison d’arrêt, Isabelle Lorentz.

Une installation électrique remise aux normes permet à présent aux détenus de disposer de plaques de cuisson et de réfrigérateurs dans les cellules rénovées, a constaté l’AFP. Mais les douches sont délabrées, les vitres sales, et les fenêtres des cellules ferment mal, exposant les détenus aux conséquences des intempéries. Quant à la cour de promenade, elle ne comporte aucun mobilier ni équipement et est jonchée de déchets.

Les incarcérations suspendues ?

En décembre, après avoir constaté des « conditions de détention indignes » dans cet établissement, le Contrôleur général des lieux de privations de liberté (CGLPL) avait émis une rare recommandation : y « suspendre les incarcérations ». Cette autorité administrative indépendante expliquait avoir constaté sur place, mi-septembre, un taux d’occupation de 165 % et une « désorganisation générale de la détention » qui ne permettaient « de garantir ni la sécurité des personnes écrouées, ni celle des personnes qui travaillent au centre pénitentiaire ».

Début avril, la maison d’arrêt comptait 770 détenus pour « 503 places effectives », a précisé sa directrice adjointe, reconnaissant elle-même devant la presse que les conditions de détention à Bois-d’Arcy « ne sont pas acceptables ».