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Vuelta féminine : Van Vleuten remporte le Tour d’Espagne pour 9 secondes au lendemain d’une bordure controversée

Et de trois pour Annemiek Van Vleuten. La Néerlandaise, à qui tout réussit sur les grands tours, a remporté sa 3e Vuelta consécutive, dimanche, au terme d’une étape écrasée par sa compatriote, Demi Vollering. Celle-ci échoue à seulement neuf secondes de Van Vleuten au classement général.

À 40 ans, la championne de l’équipe Movistar, qui a notamment remporté les trois grands Tour (France, Italie, Espagne) et les Championnats du monde l’an dernier, complète un palmarès d’exception avant de prendre sa retraite en fin de saison.

Pas la moindre victoire d’étape

Mais que ce fut dur ! Alors qu’elle possédait 1 min 11 sec d’avance au classement général dimanche matin sur Vollering, elle a failli tout perdre lors de l’ultime ascension de 12,5 km à 6,9 % de moyenne jusqu’au prestigieux théâtre naturel des Lacs de Covadonga.

Mais elle s’est accrochée pour limiter la casse après avoir été lâchée à cinq kilomètres du but par Vollering (SD Worx), qui s’est envolée pour aller remporter sa deuxième étape sur cette Vuelta. En haut, dans un brouillard épais, Van Vleuten conservait au final un petit pécule de neuf secondes d’avance sur Vollering. « Je suis très contente et très, très fatiguée », a-t-elle réagi.

C’est la première victoire en 2023 pour Van Vleuten, qui évolue un cran en dessous de ses standards habituels depuis le début de la saison et qui s’adjuge la Vuelta sans avoir remporté la moindre étape.

Le coup de bordure de la discorde

Elle a renversé la table samedi lors de l’avant-dernière étape qui a été entourée d’une polémique. Les larmes aux yeux à l’arrivée, Demi Vollering, qui portait encore le maillot rouge de leader le matin de l’étape, a accusé Van Vleuten et son équipe d’avoir accéléré au moment où elle faisait une pause toilettes.

Van Vleuten a contesté toute manœuvre scélérate, assurant que l’équipe avait prévu de passer à l’attaque à cet endroit précis, à 70 km de l’arrivée, pour tenter un coup de bordure.

L’infime écart dimanche soir va inévitablement attiser les regrets de Vollering qui visait, à 26 ans, sa première victoire dans un grand Tour. « Sans cela, j’aurais gagné cette Vuelta, a-t-elle ruminé dimanche, mais je suis contente d’avoir montré de quoi j’étais capable aujourd’hui. » On ne se fait guère de souci pour la suite concernant Vollering, hégémonique depuis le début de saison, avec, entre autres, un triplé mythique sur les classiques ardennaises.