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« The Mandalorian » : Comment Jon Favreau a trouvé la voie pour combler toutes les générations de fans de « Star Wars » ?

Trilogie, prélogie ou postlogie, à chaque génération, sa série de films Star Wars préférée. The Mandalorian, première émanation sérielle en prises de vues réelles de la saga de George Lucas, a réussi à se faire apprécier de tous. Un petit exploit. A l’occasion de la troisième saison du western intergalactique qui se dévoile à raison d’un épisode chaque mercredi sur Disney + depuis le 1er mars, Jon Favreau, créateur et showrunneur du show, raconte à 20 Minutes comment il a trouvé la voie pour satisfaire toutes les générations.

Une série sur la filiation qui se mate en famille

La série s’articule autour de Din Djarin, dit Le Mandalorien ou Mando, sorte de cow-boy taiseux et solitaire qui va se révéler au fil des épisodes être un père d’adoption très attentif pour une petite créature, prénommée Grogu et surnommée Bébé Yoda. « Mando est un mix de deux figures, le guerrier et le protecteur, le père. Ceux qui ont grandi avec Star Wars sont désormais des parents du public actuel. Des parents et des enfants… Il faut espérer qu’ils regardent la série ensemble », commente Jon Faveau. Et de poursuivre : « La série traite de maturité et de parentalité, en ce sens, tout le monde peut s’identifier au sentiment qu’il éprouve en voyant ce bébé. Les enfants apprennent de Mando, mais Mando change et apprend de ce bébé. Pour moi, c’est l’intrigue centrale à laquelle je reviens sans cesse. L’énergie tourne autour de cette relation. Nous nous sommes donc efforcés de trouver un moyen d’emprunter un chemin inattendu et de réunir à nouveau ces deux personnages » dans la saison 3.

Une saison sur la transmission des traditions

The Mandalorian emprunte beaucoup aux codes du western, et dans cette troisième saison, le mercenaire cherche la rédemption parce qu’il a trahi le code des Mandaloriens en enlevant son casque en saison 2. « C’est une toile de fond intéressante dans un monde rude. Cela permet de raconter des histoires qui sont l’expression de conflits dans l’âme des personnages. C’est pour cela que les westerns ont perduré. C’est aussi un thème des films de samouraïs japonais », analyse le showrunneur. Et d’expliquer : « Mando cherche à se racheter. Il a dépassé les limites autorisées par sa culture. Parce qu’il se sentait responsable de cet enfant, il a franchi une ligne qu’il pensait ne jamais franchir. Sa culture est inflexible à ce sujet. Il va devoir trouver l’équilibre entre tradition, dogme, rigidité et ouverture d’esprit, avenir et flexibilité ».

Cette troisième saison met en scène tout à la fois un Mandalorien qui craint « de ne plus être pertinent et pas assez flexible pour faire face aux défis de l’avenir, et une jeune génération qui n’a aucune base pour faire face à cet avenir ».

S’amuser avec l’héritage pour les plus jeunes

Dans cette troisième saison, Grogu qui a interrompu sa formation Jedi dans Le Livre de Boba Fett, va s’initier à la culture mandalorienne. « Il a eu un très bon professeur avec Luke Skywalker. Ce qui est bien dans Star Wars, ce sont les règles dont nous héritons et une compréhension de la tradition. Luke Skywalker ne s’est pas entraîné très longtemps, ni avec Yoda, ni avec Obi-Wan, mais il a acquis les bases et est devenu un grand Jedi », estime Jon Favreau. Le showrunneur se réjouit d’un « monde très riche » où se côtoie « culture Jedi et mandalorienne ». « Il y a quelque chose d’intéressant à ce qu’un Mandalorien tienne un sabre laser ou utilise la Force », sourit-il.

Du fan service pour les plus anciens

The Mandalorian sait jouer la carte de la nostalgie, tout en servant l’histoire qu’elle raconte. « L’apparition de Luke Skywalker était logique. A force d’en parler, nous avons compris que c’était la la seule option possible », explique Jon Favreau, qui réalise le rêve des fans de la première heure. « L’histoire imposait sa présence, mais cela nous a aussi donné l’occasion de montrer Luke Skywalker à l’apogée de ses pouvoirs en tant que Jedi. C’était très amusant, pour nous en tant que fans. Le fait de voir R2D2 entrer en scène a été un vrai plaisir. C’était mon personnage préféré quand j’étais petit… Alors que je passe mes journées dans le décor Star Wars, j’ai eu la chair de poule en le voyant dans la scène. C’est très bouleversant parce que vous touchez des cordes très profondes de votre enfance », confie le showrunneur. Jeune ou vieux, parent ou enfant, fan de la trilogie, de prélogie ou de la postlogie, The Mandalorian sait s’appuyer sur l’héritage de George Lucas tout en renouvelant savamment le mythe.