France

Strasbourg : Quatre gendarmes condamnés pour harcèlement sexuel sur une collègue

« Il fallait qu’une sanction exemplaire soit prononcée, et je pense qu’elle l’est. » Maître Delphine Gilbert, l’avocate d’une gendarme qui poursuivait quatre de ses collègues pour harcèlement sexuel, n’a pas caché sa satisfaction jeudi à Strasbourg. Le tribunal venait juste de prononcer de peines de prison avec sursis pour des faits commis entre 2016 et 2021, alors que tous travaillaient au sein du Groupe d’observation et de surveillance (GOS) de la ville alsacienne.

« Et pour ma cliente, qui a été très peu soutenue par sa hiérarchie pendant tous ces mois, c’est un soulagement », a-t-elle ajouté. « Elle était en grande souffrance, elle avait songé à se suicider avec son arme de service. Pour elle, c’est un long chemin, elle n’est pas tirée d’affaire, elle présente encore à ce jour un état de stress post-traumatique. »

Hervé G., Stéphane H., Geoffrey K. et Germain Y., trois supérieurs hiérarchiques et un collègue de la militaire, étaient poursuivis pour lui avoir imposé, « de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle » à caractère « dégradant ou humiliant », notamment en diffusant sur un groupe WhatsApp des photomontages pornographiques où le visage de la victime était ajouté. Ils lui ont également adressé « de manière récurrente » des propos à connotation sexuelle très crus.

Ils ont été condamnés à des peines de dix-huit, douze, six et trois mois de prison avec sursis, les trois premiers étant également condamnés à des peines d’inéligibilité de même durée. Sollicité, Eric Amiet, l’avocat des quatre gendarmes, n’était pas joignable.

Interrogée sur d’éventuelles sanctions disciplinaires et sur la prise en charge des frais d’avocats des gendarmes au titre de la protection fonctionnelle, la gendarmerie de la zone de défense et de sécurité Est n’a pas répondu.