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Réseaux sociaux : Après de multiples alertes, Meta supprime les comptes de certains « influvoleurs »

La surprise est grande tant depuis quelques mois Meta était presque silencieuse sur le dossier des « influvoleurs ». Sur Instagram, réseau social appartenant au même groupe que Facebook, les anciens candidats de téléréalité vivaient encore la belle ville et continuaient de promouvoir leurs produits frauduleux. Investissements financiers, programmes minceurs ou médecines parallèles. Tout ceci malgré les nombres alertes des internautes et les enquêtes dont les médias se font le relais depuis plusieurs mois.

Et puis, ce mercredi, la donne a changé. Sur le compte Instagram de Marc Blata, aux manettes d’une arnaque au copy trading, toutes les stories en lien à la cryptomonnaie et au trading ont d’abord été supprimées. Puis son compte a mystérieusement disparu, constatent les internautes sur Twitter. Même chose pour le compte Instagram de sa compagne, Nadé Blata et celui de Laurent Correia, autre candidat de téléréalité désormais père de la célèbre « JLC Family ».

« Nos plateformes sont claires »

Ce jeudi, Meta a finalement répondu aux multiples sollicitations sur son compte Twitter. « Les règles de nos plateformes sont claires et interdisent les contenus frauduleux et trompeurs destinés à abuser nos utilisateurs. Nous avons supprimé le compte Instagram en question, ainsi qu’une série d’autres, pour violation de ces règles ». Nous avons contacté Meta France pour connaître la liste de ces comptes qui ne nous a pas encore répondu. 

Par ailleurs, les influenceurs sont habitués à réapparaître sous de nouveaux comptes ou sur d’autres réseaux sociaux. Ce qui serait encore probable aujourd’hui.

Les politiques s’y mêlent

L’intervention du groupe Meta survient quelques jours après la conférence de presse donnée par le collectif AVI (Aide aux Victimes d’Influenceurs) lundi. Deux plaintes collectives, réunissant 88 plaintes conjointes, y ont été annoncées. Plusieurs chefs d’accusation ont été énumérées à l’encontre de ces stars des réseaux sociaux, notamment « escroquerie en bande organisée » et « abus de confiance ».

Après quelques mois de latence, les autorités françaises et les politiques semblent également avoir pris la mesure du problème. Des propositions de loi ont par exemple été déposées, notamment par le député écologiste, Aurélien Taché. « Aujourd’hui, vous pouvez faire n’importe quel placement de produit, en passant par une agence, il n’y a pas de contrat écrit, on ne sait pas ce qui se passe si le produit n’est pas livré, on ne sait pas si le produit est conforme ni qui est responsable en cas de problème », expliquait le politique auprès de 20 Minutes. 

Si cette loi est adoptée, une mention obligatoire pour signaler un contenu publicitaire sur un contenu pourrait être introduite. En cas de non-respect, une peine de prison de six mois pourrait voir le jour, assortie d’une amende allant jusqu’à 75.000 euros. 

Ce mercredi, les députés Arthur Delaporte (NUPES) et Stéphane Vojetta (Renaissance) ont également présenté « leur initiative pour réguler l’influence ». Elle prévoit, entre autres, de créer un statut juridique des influenceurs et de leur interdire de promouvoir certains produits. Le texte sera examiné par l’Assemblée d’ici la fin mars.