France

Rennes : « Jusqu’où ira cette folie destructrice ? »… Appéré appelle à l’aide après les scènes de guérilla

Les images du commissariat de la rue de Penhoët en flammes avaient déjà choqué vendredi soir. Le « spectacle » n’était pourtant pas terminé. Samedi, environ 1.200 personnes étaient réunies (selon la préfecture) à Rennes pour un « rassemblement régional » après la promulgation de la réforme des retraites. Un mouvement qui a rapidement dégénéré. Le centre-ville de la capitale bretonne a de nouveau été le théâtre de violences entre des manifestants radicaux et les forces de l’ordre. Samedi après-midi, de nombreux commerces ont été saccagés, du mobilier urbain a été dégradé et des barricades ont été enflammées. Comme lors de la manifestation de jeudi, une voiture de marque Mercedes a été incendiée sur le parking Vilaine.

Dans un communiqué rédigé samedi soir, la maire Nathalie Appéré (PS) a appelé l’État à l’aide pour « reconnaître la situation particulière » de Rennes. « Les Rennais, les habitants du centre-ville et particulièrement nos commerçants, sont les victimes incrédules de ce déchaînement de violence. Les dommages se chiffrent en centaines de milliers d’euros. Après les événements de la nuit dernière, où la porte du Couvent des Jacobins et celle du commissariat de la rue de Penhoët ont été incendiées, et où des dégâts considérables sont à déplorer, que va-t-il se passer désormais ? Jusqu’où ira cette folie destructrice ? », questionne l’élue.

Des interventions de la police contestées

Samedi, la CRS 8 avait été déployée pour encadrer la manifestation régionale. « Des moyens policiers supplémentaires ont été déployés. Il est plus que nécessaire de les pérenniser », réclame la maire. Plusieurs interventions musclées de l’unité spécialisée dans les violences urbaines ont été dénoncées par des manifestants. Depuis samedi, les images d’individus matraqués ont fleuri sur les réseaux sociaux, relayées par de nombreuses personnes s’indignant de ces violences policières. « Pour prévenir les exactions et faire face aux violences et à l’agressivité de ces individus, les forces de l’ordre ont dû, de manière adaptée et proportionnée, faire usage de moyens lacrymogènes et d’engins lanceurs d’eau », a répondu la préfecture, qui fait état d’une gendarme et de deux manifestants blessés. Le nombre est sous-évalué puisqu’il ne recense que ceux pris en charge par les pompiers. Onze personnes ont été interpellées.

Depuis le 10 janvier, Rennes est le théâtre de manifestations violentes dans son centre-ville où la plupart des commerces sont désormais barricadés. Sur la place de la République, il n’y a plus un abribus qui n’ait pas été détruit et le goudron porte partout les stigmates des multiples feux allumés par des individus cagoulés. « Le préjudice de nos commerçants doit être reconnu et pris en charge. Ils doivent être accompagnés dans l’épreuve qu’ils traversent, comme en 2016 ». Lors de la mobilisation contre la loi Travail, des compensations des franchises d’assurance avaient été versées par l’État. Un fonds permettant la prise en compte des pertes de chiffres d’affaires avait aussi été créé.