France

Réforme des retraites : Le trafic des aéroports parisiens Charles-de-Gaulle et Orly a souffert des grèves

Orly est celui qui a le plus souffert en ces premiers mois de 2023. Les grands aéroports desservant Paris ont souffert des grèves des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites, qui leur ont fait perdre environ 470.000 passagers au premier trimestre, a affirmé lundi leur gestionnaire, ADP. Au cours du mouvement de grève, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de renoncer certains jours à quelque 20 % de leurs vols à Orly, mais aussi d’autres aéroports en région, pour mettre en adéquation le nombre de contrôleurs à leurs postes et le trafic aérien prévu.

Rien qu’en mars, en pleine contestation de la réforme voulue par le président Emmanuel Macron, et passée grâce au recours au 49.3, Paris-Charles-de-Gaulle et Orly ont subi une perte de trafic de 390.000 passagers, soit 5,3 % des 7,4 millions de voyageurs effectivement accueillis, a précisé le groupe dans son communiqué de trafic mensuel.

Orly a plus pâti que Roissy

Les passagers ayant transité par les deux grands aéroports franciliens en mars représentent 85,4 % de leur trafic de 2019, avant le Covid-19 qui a torpillé le secteur aérien mondial. Il s’agit d’un décrochage dans la tendance généralement à la hausse constatée depuis : le ratio était de 89,3 % en janvier et de 92 % en février. Pour ses aéroports franciliens, ADP a fixé ses objectifs de l’année entre 87 % et 93 % des volumes de voyageurs de 2019.

C’est logiquement Orly qui a le plus pâti du mouvement social, ne réalisant en mars que 86,4 % de son trafic passager de 2019, contre 100,7 % en février. Roissy a lui aussi reculé, mais moins nettement, à 84,9 % des chiffres d’il y a quatre ans contre 88,2 % en février.

ADP largement bénéficiaire en 2022

Plombé par cette contre-performance, ADP, qui gère au total 29 aéroports dans le monde, directement ou via des filiales ou partenaires, d’Almaty à Santiago du Chili en passant par Antalya (Turquie) et Delhi (Inde), a aussi marqué le pas sur ce périmètre, à 95,6 % des passagers de mars 2019 contre 96,7 % en février.

Après deux années de pertes dues à la pandémie, le groupe, dont l’Etat français est actionnaire à 50,6 %, est largement repassé dans le vert en 2022, à 516 millions d’euros de bénéfice net. Il n’a pas mentionné lundi d’éventuelle mise à jour de ses objectifs annuels de trafic. Lors de la publication de ses résultats financiers en février, il avait estimé pouvoir retrouver voire dépasser dès cette année le nombre de passagers accueillis avant la crise sur l’ensemble de ses plateformes dans le monde.