France

Réforme des retraites : Elisabeth Borne « très choquée » par les huées à l’Assemblée lors du 49.3

Elisabeth Borne s’est dite jeudi soir « très choquée » par les huées des oppositions dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, au moment où elle engageait la responsabilité de son gouvernement sur la réforme des retraites par le 49.3. Cet article permet l’adoption du texte sans vote, mais expose le gouvernement à une motion de censure.

« Je n’étais pas en colère. J’ai été très choquée », a déclaré sur TF1 la Première ministre. « Le Parlement, l’Assemblée nationale, c’est le lieu du débat. Si on ne veut pas s’écouter, ça traduit le fait qu’un certain nombre de groupes ne respectent pas nos institutions (…) Le chaos, le désordre ce sont les Français modestes qui en paient les conséquences », a-t-elle estimé.

« Pas un enjeu personnel »

Pour elle, le recours au 49.3 de la Constitution, qui est le produit d’une « décision collective », n’est « pas un enjeu personnel ». « Ce n’est pas un enjeu de personne. Ce dont on est en train de parler, c’est d’un élément crucial de notre modèle social et de notre capacité à le réformer pour assurer sa pérennité ».

Elle a par ailleurs jugé, sur les motions de censure en préparation, qu’elles feront « l’objet d’un vote » et que « ce vote sera finalement ceux qui sont pour ou ceux qui sont contre la réforme ».

4 Français sur 10 n’auront pas à travailler jusqu’à 64 ans, selon elle

Elisabeth Borne a assuré que 4 Frannçais sur 10 n’auraient pas à travailler jusqu’à 64 ans. Les éboueurs, notamment, auront un âge de départ décalé, mais à 59 ans et non 64. « Je ne souhaite pas que ceux qui ont des métiers difficiles travaillent jusqu’à 64 ans. »

Après avoir engagé l’article 49.3, considéré par les oppositions comme un « passage en force », elle a jugé à nouveau que « la seule méthode pour trouver les meilleures solutions pour notre pays, c’est de rechercher des compromis, d’écouter les organisations syndicales ». « Nous avons beaucoup bougé » par rapport à notre texte initial, a-t-elle assuré.

Elle a aussi affirmé qu’elle « n’avait jamais cessé d’échanger » avec le patron du premier syndicat français, la CFDT, Laurent Berger, qui a appelé jeudi soir avec tous les autres syndicats à une 9e journée de grèves et de manifestations jeudi 23 mars.