France

Réforme des retraites à Nice : Le créateur du « paillassou » de Macron convoqué par la police

Il dénonce une « intimidation ». Thomas Ghestem, créateur d’un pantin à l’effigie d’Emmanuel Macron, balancé dans les airs pendant les manifestations, a été interrogé par la police lundi, après avoir placé son « paillassou » sur les rails de la gare de Nice. Cet enseignant de 47 ans, que 20 Minutes avait rencontré dans le cortège niçois contre la réforme des retraites le 16 février, a été entendu pendant huit heures. Il explique avoir été convoqué en audition libre pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » et « provocation publique à la commission de crime ou délit sans intention ».

Ce militant La France insoumise (LFI) indique avoir été « placé en garde à vue » avant de pouvoir repartir libre. Son domicile aurait également été perquisitionné, a-t-il affirmé. Contacté par 20 Minutes, le procureur de la République de Nice Xavier Bonhomme confirme la levée de la garde à vue et précise que « l’enquête se poursuit ».

Devant une rame TGV à l’arrêt

La préfecture des Alpes-Maritimes a confirmé ce mardi avoir déposé une plainte au nom de l’Etat à la suite de cette « mise en scène macabre ». Lors de la journée nationale d’action contre la réforme des retraites du 22 mars, à l’occasion d’un court blocage de la gare de Nice, Thomas Ghestem avait placé le pantin à l’image du président de la République devant une rame de TGV à l’arrêt.

Thomas Ghestem, lors de la manifestation du 16 février à Nice
Thomas Ghestem, lors de la manifestation du 16 février à Nice – F. Binacchi / ANP / 20 Minutes

Le « paillassou » est une tradition du carnaval de Nice. « Cet événement, historiquement, c’est un moment d’inversion des rôles. On se moque des puissants et c’est le peuple qui occupe le terrain. Et le paillassou, c’est un homme de paille qui représente les problèmes qu’on essaie d’envoyer le plus loin possible, expliquait Thomas Ghestem à 20 Minutes. Dans la symbolique, Macron, c’est l’homme de paille du capitalisme financier, c’est le banquier d’affaire au service d’une classe, d’un système. C’est ça qu’on envoie balader. »

« Le paillassou mettrait-il en danger la démocratie », s’est interrogée lundi l’intersyndicale niçoise contre la réforme des retraites, dans un communiqué de soutien à cet enseignant, en dénonçant « cette dérive judiciaire face à un acte d’une grande banalité ».