France

Provence : Les ressources en eau pourraient être meilleures qu’à l’approche de l’été dernier

Après une sécheresse intense en 2022, l’année 2023 se présente mieux pour l’alimentation en eau de la Provence, même si d’ici à 2050 la ressource devrait diminuer de 15 %, selon un responsable dans la vallée de la Durance.

« On n’a pas atteint un niveau d’enneigement normal dans les Alpes (mais) on est quand même bien mieux que l’année dernière, on a atteint le double d’enneigement » de 2022, dit à l’AFP Philippe Picon, directeur ressource en eau du Syndicat mixte d’aménagement de la vallée de la Durance (SMAVD).

L’établissement public, qui réunit de nombreux acteurs de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur dépendant pour l’alimentation en eau de la rivière Durance et de la retenue artificielle de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes) qui est nourrie par la fonte des neiges du massif alpin, effectue pour la première fois cette année un suivi prédictif afin de préparer l’été et éviter une « guerre de l’eau ».

La vigilance demeure

« Les perspectives de remplissage des retenues comme à Serre-Ponçon », où le président Emmanuel Macron a annoncé jeudi un plan national de sobriété sur l’eau, « sont bien meilleures que l’année dernière », poursuit M. Picon.

Mais la vigilance demeure de mise car « si on a un printemps très sec, la situation pourrait être compliquée », souligne M. Picon.

Il rappelle qu’avec le changement climatique, la ressource devrait diminuer de 15 % d’ici à 2050 dans tout le bassin de la Durance, qui alimente en eau potable trois millions de personnes (dont les métropoles marseillaise et toulonnaise), sert à irriguer 100.000 hectares de terres agricoles et à faire tourner des industries comme la micro-électronique près d’Aix-en-Provence ou la pétrochimie près de Marseille.

« Le partage de la ressource en eau va être de plus en plus compliqué, on va avoir une quantité d’eau, un gâteau qui diminue avec toujours autant de convives à table qui vont devoir se partager cette quantité d’eau de plus en plus faible », ajoute-t-il.

« Ça marchera si on trouve des solutions collectives, si chacun prend sa part, avec une forme d’équité » dans l’effort pour qu’il soit accepté par tous, estime M. Picon.