France

Poutine accusé d’ingérence dans les élections turques, défendu par Erdogan

Vladimir Poutine a peu d’alliés et d’interlocuteurs conciliants en ce moment. Alors quand ils sont au pouvoir, il est capital pour le président russe qu’ils y restent. Kemal Kiliçdaroglu, principal rival de Recep Tayyip Erdogan pour l’élection présidentielle turque qui doit se dérouler dimanche, a accusé jeudi des acteurs russes anonymes de diffuser des deepfakes et d’autres formes de désinformation visant à tenter d’influencer le résultat du scrutin.

Le Kremlin a « fermement » démenti cette allégation et Recep Tayyip Erdogan a pris la défense du président russe lors d’une apparition télévisée dans le cadre de sa campagne vendredi. « Kemal Kiliçdaroglu attaque la Russie, monsieur Poutine. Si vous attaquez Poutine, je ne serai pas d’accord », a déclaré le président turc. « Nos relations avec la Russie ne sont pas moins importantes que celles avec les Etats-Unis ».

Campagne de diffamation et vidéos truquées

Erdogan s’est efforcé de maintenir de bonnes relations avec Moscou depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. La Turquie, membre de l’Otan, a bénéficié de remises sur les importations d’énergie russe et a refusé de souscrire aux sanctions occidentales contre le Kremlin. Ankara tente par ailleurs de s’imposer comme un acteur central du dialogue entre Moscou et Kiev, notamment en étant garant de l’accord sur l’exportation de céréales.

Les derniers sondages prédisent que le scrutin de dimanche sera serré. Les commentaires de Kemal Kiliçdaroglu ont été formulés dans le cadre d’une campagne de plus en plus agressive. Muharrem Ince, candidat d’un troisième parti, a ainsi annoncé son retrait jeudi après avoir été la cible d’une campagne de diffamation sur Internet qui comprenait des photos truquées où il apparaissait en compagnie de femmes et au volant de voitures de luxe. Erdogan a également diffusé des vidéos truquées lors de certains de ses meetings, tentant d’associer Kemal Kiliçdaroglu au PKK, une milice kurde interdite que la Turquie et ses alliés considèrent comme des « terroristes ».