France

Nord : Le dernier fabricant français de roues de trains lâché par son actionnaire chinois

« Clairement, on craint la fermeture ». Philippe Lihouck, délégué syndical CGT, s’avoue très inquiet. Le groupe industriel chinois, MA Steel, unique actionnaire du dernier fabricant français de roues et essieux de trains, Valdunes, a annoncé qu’il « n’injecterait plus d’argent » dans l’entreprise, a-t-on appris, ce vendredi, auprès de la direction de l’équipementier et de la CGT, confirmant une information de France 3.

« MG Valdunes a tenu jeudi une assemblée générale en présence de son associé unique MA Steel, qui a annoncé qu’il n’allait plus mettre d’argent dans la société », a déclaré à l’AFP, Daniel Cappelle, directeur des deux sites français situés à Leffrinckoucke et Trith-Saint-Léger, dans le Nord, où sont employées 336 personnes.

« Nous devons protéger l’emploi dans nos territoires »

Les salariés des deux sites se sont mis en grève pour une durée « illimitée » afin de protester contre cette annonce, a indiqué, à l’AFP, Philippe Lihouck, affirmant que la production était à l’arrêt. « Les salariés ne savent pas ce qu’ils vont devenir, la situation est encore floue. Revente ? Redressement judiciaire ? Liquidation ? On ne sait pas encore », a-t-il regretté. Une rencontre entre la direction de Valdunes et le ministère de l’Industrie est prévue le 17 mai, a précisé Daniel Cappelle, à l’issue d’un CSE vendredi.

« On nous parle tous les jours de souveraineté nationale. Délocaliser ou acheter des roues de train à l’étranger (comme le fait la SNCF), c’est inadmissible. Nous devons protéger l’emploi dans nos territoires », a réagi, sur Facebook, Marine Tondelier, élue locale et secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts.

Le groupe industriel chinois MA Steel avait été choisi en 2014 par le tribunal de commerce de Valenciennes pour la reprise des activités de Valdunes, alors en redressement judiciaire.