France

On a testé le Cyclodebout, un drôle d’hybride entre un vélo et une trottinette

Après de longs mois d’un rude hiver nordiste, 20 Minutes s’est remis en selle pour un nouveau test de vélo électrique. Enfin pas en selle, parce qu’il n’y en a pas, et pas à vélo, parce que ce n’en est pas un. L’engin que nous avons eu entre les mains pendant une semaine est un cyclo tout chemin VX 450 de la marque française Cyclodebout. Une sorte de mix entre une trottinette électrique et un VTT, qui ne sert à presque rien d’autre qu’à kiffer rider.

Basée à Saint-Germain-la-Prade, dans la Haute-Loire, l’entreprise Cyclodebout est née dans la tête d’un ancien banquier qui ne voulait ni froisser, ni suer dans son costard en allant au boulot. « Je voulais un moyen de transport que l’on pouvait pratiquer dans n’importe quelle tenue vestimentaire et sur lequel on pouvait rester en équilibre sans avoir besoin de mettre le pied à terre », se souvient Olivier Joux, le fondateur de Cyclodebout. Le concept de base est une fourche suspendue de vélo reliée à deux bras indépendants supportant les roues arrière. Pas de selle, mais des pads pour les pieds, fixés sur les bras. « Sur le premier prototype, on pouvait pédaler mais les pieds étaient sanglés aux pads et ça ne plaisait pas », se souvient le concepteur.

« Pour tourner, c’est un peu comme en ski »

Dans la version d’aujourd’hui, le Cyclo ne roule qu’à la seule force du moteur situé dans le moyeu de la roue avant. Il s’agit d’un modèle du constructeur asiatique Bafang d’une puissance de 500 W, développant un couple de 45 Nm. Sur le plat, cela permet de dépasser légèrement les 25 km/h, vitesse maximale autorisée en France pour les EDPM. Néanmoins, en montée, lorsque la pente est franche, la bête d’une trentaine de kilos est à la peine. La version « tout chemin » que nous avons eu en main est équipée de pneus à tétines, plus larges que sur la version ville. Peut-être un peu trop larges à l’arrière d’ailleurs puisqu’ils en arrivent parfois à frotter sur le cadre. On ne va pas chipoter, ça passe quand même partout et assez confortablement, grâce à la fourche suspendue et aux bras indépendants.

La prise en mains n’est pas forcément très intuitive et nécessite une (très) rapide formation. « Pour tourner, c’est un peu comme en ski. Il faut se pencher et fléchir les genoux », nous a expliqué Louis de l’entreprise Tous Ergo, revendeur à Bondues, près de Lille. Il faut oser et, les premières minutes, ce n’est pas évident. On a tendance à vouloir mettre le pied à terre sur le côté, comme on le ferait à vélo, au lieu de descendre par l’arrière… Erreur fatale qui a failli plusieurs fois nous coûter notre dignité. Mais comme on n’est pas des manches et qu’en réalité, c’est plus facile qu’il n’y paraît, on s’en sort assez vite. Trop peut-être, parce qu’en gagnant en confiance et parce que c’est quand même super fun à piloter, on peut vite se faire peur.

Le prix du fun

Depuis le début de la commercialisation, il y a trois ans, Cyclodebout a écoulé un millier de ses engins. La bête est rare et se fait remarquer. « Le gros de nos clients est constitué de collectivités, pour leur police municipale par exemple, ou des entreprises de loisir. Les particuliers représentent environ 10 % de nos clients pour l’instant », reconnaît Olivier Joux. Il faut dire que ce n’est pas donné non plus, la version « tout chemin VX 450 » équipée de la batterie de 17,5 Ah étant affichée à 3.490 euros.

Le Cyclo tout chemin VX 450 de la marque française « Cyclodebout ».
Le Cyclo tout chemin VX 450 de la marque française « Cyclodebout ». – M.Libert / 20 Minutes

C’est le prix d’un cargo électrique d’entrée de gamme avec lequel vous pouvez transporter vos courses ou vos enfants. Avec le cyclo debout, il n’en est pas question puisqu’il tombe de toute façon dans la catégorie des EDPM, sans possibilité de prendre un passager ou d’y coller une remorque. En même temps, ce n’est pas ce qu’on lui demande et son concepteur est bien conscient de s’adresser à un marché assez restreint.

La conclusion, c’est que l’engin est de belle facture, malgré quelques petits défauts. Certes, nous aurions apprécié l’ajout d’un régulateur de vitesse, histoire de pouvoir lâcher la gâchette d’accélération sur les longues distances. Certes, nous aurions aimé un moteur plus coupleux permettant de gravir les montagnes. Certes, nous aurions salué un moyen moins compliqué d’allumer les lumières. Reste le côté ludique incontestable de cet ovni dans le paysage de la mobilité douce.