France

Lyon : Trois ans de prison ferme requis contre un pédocriminel du Net « incapable de se reconnaître comme pédophile »

Trois ans de prison ferme ont été requis, lundi à Lyon, contre un quinquagénaire jugé pour avoir eu des relations virtuelles, sur Internet, avec des mineurs. Il s’agissait de sept adolescents, âgés de 12 à 15 ans qu’ils contactaient via des sites ou des applications et auxquels ils demandaient de se dénuder et de se masturber devant leur caméra. Ces relations virtuelles se sont déroulées sur une durée totale de quatorze ans, selon l’accusation.

Le prévenu, Laurent Moussière, âgé 57 ans, est un ancien opérateur au Samu de Lyon et bénévole à la Croix-Rouge. Il est par ailleurs mis en examen dans une instruction criminelle toujours en cours, portant sur près de 50 viols et agressions sexuelles présumés, également sur des mineurs.

« Il est incapable de se reconnaître comme pédophile, incapable de comprendre qu’il a eu en face de lui des enfants », s’est inquiétée la procureure de la République, Céline Cuny.

Un « chemin de culpabilité fermé »

« Tant que le pédocriminel ne reconnaîtra pas l’humanité de sa victime, le chemin de la culpabilité sera fermé », a regretté Jean Sanier, avocat d’un homme qui était âgé de 12 ans lorsque le prévenu l’a convaincu de s’exhiber, en échange d’un casque et d’un uniforme de pompier.

La défense a plaidé la prescription des faits pour demander la nullité de la procédure. « La volonté de corrompre les mineurs n’est nullement établie », a ajouté son avocat Clément Stievet, en estimant que « certains mineurs avaient eu l’initiative ».

Le prévenu, arrêté en Dordogne, est déjà écroué depuis juin 2021 dans le cadre d’une instruction pour près de 50 faits d’agressions ou de viols sur mineurs sur une période de trente ans, de 1986 à 2016. Il est suspecté d’avoir attiré des mineurs à son domicile, en jouant de son image rassurante de secouriste à la Croix Rouge.

C’est dans le cadre de cette instruction judiciaire que le juge lyonnais avait découvert que le prévenu tenait un carnet avec de très nombreux noms et coordonnées de victimes corrompues sur le Net. Le jugement doit être rendu le 3 avril.