France

« L’intersyndicale unie » rencontrera Borne « pour exiger le retrait » de la réforme des retraites, annonce Sophie Binet

« L’intersyndicale unie » rencontrera la Première ministre Elisabeth Borne le 5 avril, à l’invitation du gouvernement, « pour exiger le retrait de la réforme » des retraites, a annoncé vendredi la nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

« Nous irons, toute l’intersyndicale, unie, pour exiger le retrait de cette réforme de façon ferme, déterminée », a déclaré Sophie Binet, qui s’exprimait à la tribune du congrès de la CGT, où elle vient d’être élue pour succéder à Philippe Martinez.

Les organisations patronales reçues aussi

Les principales organisations patronales ont annoncé vendredi qu’elles seraient reçues mercredi à Matignon, où la Première ministre Elisabeth Borne a convié les syndicats opposés à la réforme des retraites.

Interrogé sur la présence du Medef à Matignon, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a répondu « oui, a priori avec les autres organisations patronales. Je ne sais pas si on passera avant ou après, mais on ira mercredi ». « C’est assez normal, parce que quels que soient les sujets abordés, qu’on parle de retraites ou qu’on parle de travail, les employeurs ont un avis sur la question », a-t-il justifié.

La Confédération des PME (CPME) se félicite de son côté dans un communiqué « d’avoir été conviée à une réunion des trois organisations interprofessionnelles nationales représentatives des entreprises » parmi lesquelles se trouve également l’Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente les artisans et les professions libérales.

« Aucune raison qu’on ne parle pas de retraites »

La CPME juge « important de ne pas limiter la discussion avec les partenaires sociaux, aux seules organisations syndicales de salariés ».

Pour cette organisation, « la crise sociale qui secoue notre pays n’est pas sans conséquence sur l’activité économique » et « les débordements constatés dernièrement, les blocages ou les coupures sauvages d’électricité ne font qu’alimenter une exaspération grandissante de ceux qui veulent continuer à travailler ».

Geoffroy Roux de Bézieux a pour sa part dit qu’il ne voyait « aucune raison qu’on ne parle pas de retraites », alors qu’il n’est pas certain que ce sujet sera abordé par la Première ministre durant ces consultations.

Faire davantage « confiance aux partenaires sociaux »

Geoffroy Roux de Bézieux a redit son soutien à la réforme dont la mesure phare est le relèvement de l’âge de départ de 62 à 64 ans. « Elle est difficile, elle est impopulaire, elle est douloureuse, tous les autres pays l’on fait. Elle est votée et pour nous il est temps de passer à autre chose, d’essayer de trouver d’autres thèmes de négociation, peut-être de changer de méthode », a estimé le président du Medef.

Geoffroy Roux de Bézieux a dit vouloir que le gouvernement fasse davantage « confiance aux partenaires sociaux », prenant exemple sur l’accord sur le partage de la valeur en entreprise signé par quatre syndicats sur cinq, à l’exception de la CGT, et que le gouvernement s’est engagé à retranscrire dans un texte législatif.

Entre le Medef et les organisations syndicales, « le fil n’a jamais été coupé, on s’est encore vu cette semaine avec Laurent Berger et avec d’autres », a indiqué le président du Medef.

Une 11e journée de mobilisation syndicale contre la réforme des retraites est prévue le jeudi 6 avril.