France

Le président tunisien refuse de qualifier d’antisémite l’attaque à Djerba

Ce n’est pas un acte « terroriste » mais une « opération criminelle », selon les autorités tunisiennes. Six jours après l’attaque à la synagogue de Djerba lors du pèlerinage annuel juif, qui a fait cinq morts, Tunis prend des pincettes pour la qualifier. Ainsi, le président tunisien, Kaïs Saïed, refuse d’employer le mot « antisémite » en parlant de cette attaque dans laquelle trois gendarmes et deux fidèles – un Israélo-tunisien et un Franco-tunisien – ont été tués.

Ailleurs dans le monde, et notamment en France, pourtant, ces qualificatifs ont bien été utilisés. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) compétent du fait de la nationalité française de l’une des victimes a ainsi ouvert mercredi « une enquête du chef d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ».

Etonnement du président tunisien

« Toujours, sans relâche, nous lutterons contre la haine antisémite », a pour sa part affirmé le président français Emmanuel Macron en condamnant cette attaque, dans un message publié sur Twitter. « Nous nous tenons aux côtés de la Tunisie pour poursuivre la lutte contre l’antisémitisme et toutes les formes de fanatisme », a de son côté affirmé la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Anne-Claire Legendre.

Kaïs Saïed a alors « exprimé son étonnement devant les réactions comportant des accusations d’antisémitisme contre la Tunisie », sans préciser à quoi il faisait allusion. « Ils parlent d’antisémitisme, alors que les juifs étaient protégés ici », a-t-il déclaré samedi, rapporte Le Monde lundi.