France

« Le Cours de la vie » : Frédéric Sojcher fait revenir Agnès Jaoui à l’école de Jonathan Zaccaï

Vous êtes-vous déjà demandé où les scénaristes trouvent leurs idées ? C’est à cette question que répond Frédéric Sojcher dans Le Cours de la vie. Jonathan Zaccaï y incarne le directeur d’une école de cinéma toulousaine jouée par Agnès Jaoui afin qu’elle partage les secrets de son métier avec les élèves. Mais ces deux-là ont davantage en commun que le 7e art.

« On puise forcément dans ce qu’on est et ce qu’on a vécu pour créer des histoires et c’est ce que raconte le film », explique Frédéric Sojcher à 20 Minutes. La présence pétillante de Géraldine Nakache en belle-sœur fine mouche ajoute au plaisir éprouvé devant cette œuvre malicieuse qui rend tout autant hommage à la réalité qu’à la fiction.

L’amour en vrai et en fiction

Le réalisateur belge a déjà clamé sa passion du cinéma dans Je veux être actrice, HH, Hitler à Hollywood et Cinéastes à tout prix, documentaire sur des créateurs fous. Son amour pour le cinéma et ceux qui le font (ou le feront car les personnages d’élèves sont aussi bien croqués que ceux des héros) affleure à chaque instant. Mêlant les tons et les formats, il fait partager les battements de cœurs d’un duo qui se retrouve après des années.

« La transmission est au centre de mon film comme de mon activité », explique le réalisateur qui est également enseignant dans la vraie vie. Portée par une partition vitaminée de Vladimir Cosma, cette fantaisie oscille entre légèreté et gravité pour évoquer le temps qui passe, les souvenirs doux-amers et la fiction qui s’entremêle avec la réalité au point de la transcender et de la rendre plus supportable. Les duels verbaux à fleurets mouchetés entre les deux héros se révèlent délectables tandis que les avis que donne la scénariste pour construire ses récits donnent à penser que bien des cinéastes auraient fortement gagné à suivre ses cours.

Bienveillance et élégance

Agnès Jaoui est particulièrement lumineuse dans ce film qui rend un hommage discret et bien réel à son activité de scénariste qu’elle menait avec le très regretté Jean-Pierre Bacri. Là encore, la réalité s’invite benoîtement dans la fiction ce qui donne au Cours de la vie une densité supplémentaire. Qu’on rêve ou non de se lancer dans l’écriture, cette promenade au cœur de l’imagination fait du bien par sa bienveillance teintée d’élégance.