France

Jeux paralympiques de Paris 2024 : Sur le chantier du Prisme à Bobigny, l’accessibilité comme moteur

A Bobigny,

A J-500 des Jeux paralympiques. On en parle moins que les JO de Paris et pourtant ils se dérouleront dans la capitale et dans toute l’Île-de-France entre le 28 août et le 8 septembre 2024. « Il était évident pour nous que la Seine-Saint-Denis devait aussi s’emparer de la question du paralympisme », assure Stéphane Troussel (PS), sur le chantier du Prisme à Bobigny ce lundi matin.

Aux côtés des journalistes qui découvrent six mois après la dépose de la première pierre en octobre, l’avancée de la construction du Pôle de référence inclusif sportif métropolitain (Prisme), le président du 93 est fier d’accueillir sur son territoire, le « seul héritage paralympique dédié ». « Il manquait un équipement qui soit le vaisseau amiral de la stratégie en matière d’accessibilité et d’inclusion dans la société, assure-t-il. Ce sera le seul en France et même en Europe, et il sera en Seine-Saint-Denis ».

Un équipement modulable au service de tous les sportifs

Le chantier du Prisme grouille déjà d’ouvriers ce lundi matin, alors que bottes aux pieds et casque sur la tête comme les autres, Stéphane Troussel déambule sur les fondations de cet équipement d’ampleur. « Notre modèle se trouve à… Phénix en Arizona. On a voulu le meilleur, tant dans le fonctionnement de l’équipement, dans les espaces qui sont organisés – sportifs, de soins et de santé, de recherche et de développement, de bureaux, de formations –, dans le choix des matériaux utilisés qui laissent une place importante aux équipements modulables, un éclairage qui s’adapte au sport pratiqué mais aussi au handicap spécifique des pratiquants, dans la qualité des matériaux, dans l’esthétique et l’architecture du bâtiment ».

Pour un budget de départ estimé à 55,5 millions d’euros, le département de la Seine-Saint-Denis investit « plus de 30 millions d’euros », la Métropole du Grand Paris, 13 millions d’euros, la Solideo (Société de Livraison des Ouvrages Olympiques) et la région Île-de-France, 4 millions d’euros chacune, le Fonds de solidarité et d’investissement interdépartemental, 2,3 millions d’euros et de la Ville de Bobigny, 500.000 euros. Dans cette enveloppe notamment : la conservation de la voie romaine, qui a donné lieu à des fouilles archéologiques et qui constituera le parvis du bâtiment, les poteaux champignons, ces poteaux un peu particulier avec leur forme évasée, structures porteuses des salles de sport, qui sont en cours de finalisation, ou les panneaux stylisés, symboles du parasport, apposés sur la façade sur une couche d’isolants de 20 cm.

Un « poteau champignon », avec sa forme évasée, structure porteuse des salles de sport, qui sont en cours de finalisation, sur le chantier du Prisme à Bobigny, le 17 avril 2023.
Un « poteau champignon », avec sa forme évasée, structure porteuse des salles de sport, qui sont en cours de finalisation, sur le chantier du Prisme à Bobigny, le 17 avril 2023. – Laure Gamaury / 20 Minutes

Le Prisme, 13.100 m² dont 8.200 m² de surface utile sur trois niveaux et avec une capacité d’accueil de 2.000 personnes simultanément, qui doit être livré au printemps 2024, sera l’un des sites d’entraînement pour les Jeux de Paris 2024. Il doit permettre à terme, de renforcer la présence du parasport et de développer les pratiques parasportives en Seine-Saint-Denis. Le département sera aussi à l’honneur pour les Jeux paralympiques puisqu’il aura l’occasion d’accueillir quatre épreuves : le para-athlétisme à Saint-Denis, le paramarathon, dont le départ sera donné à la Courneuve, le volleyball assis à Villepinte ainsi que le paracyclisme sur route qui partira de Clichy-sous-Bois.

L’accessibilité du centre en question

Tout est bien pensé sur le site du Prisme pour une accessibilité de tous les équipements, parmi lesquels une salle d’armes, un dojo, une salle de sport collectif, une immense salle multisport avec tribune et une salle d’escalade qui monte à 18,90 mètres, le tout relié par une rampe d’accès sur toute la hauteur du bâtiment, qui s’enroule autour du hall et du patio et desservira les différents espaces, du parking jusqu’au 2e étage. Mais comment arriver jusqu’au site du Prisme, implanté à Bobigny, sur le stade de la Motte ? « On attend beaucoup du plan de transports actuellement discuté et élaboré par Île-de-France Mobilités et le Cojop (comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques) », clame Stéphane Troussel.

Daniel Roméo, l'un des architectes du projet Prisme à Bobigny, lors de la visite du chantier, six mois après la pose de la première pierre, ici dans la future salle d'escalade, le 17 avril 2023.
Daniel Roméo, l’un des architectes du projet Prisme à Bobigny, lors de la visite du chantier, six mois après la pose de la première pierre, ici dans la future salle d’escalade, le 17 avril 2023. – Laure Gamaury / 20 Minutes

Si le Prisme est situé à proximité de l’hôpital Avicenne, non loin des locaux universitaires et avec plusieurs terrains de sport aux alentours, la question des transports en commun se pose. La future ligne 15 du métro du Grand Paris Express doit relier cet équipement unique au reste du réseau de transports, avec la construction de la gare de Drancy-Bobigny mais… à l’horizon 2030. Pour l’heure, la ligne 5 est à 35 minutes à pied, seuls le T1 et le bus 234 permettent de rallier le terminus de cette ligne un peu plus rapidement. « Le plan de transports, qui doit être annoncé dans quelques semaines, est prépondérant, ajoute le président du département de Seine-Saint-Denis. Il doit proposer des solutions, soit de navettes, soit de transports adaptés, pour rejoindre le Prisme. Car si les équipements proposés sont accessibles à tous, encore faut-il que les athlètes comme les spectateurs puissent y accéder ».