France

Immeubles effondrés à Marseille : « Depuis mardi, nous estimons à trois tonnes la quantité de dons reçus »

Vêtements, gels douche, jouets, fournitures scolaires, produits d’hygiène… La maire des 4e et 5e arrondissements de Marseille revêt depuis mardi l’allure d’un point de collecte solidaire. Après le drame survenu rue Tivoli dans la nuit de samedi à dimanche, au total deux cents résidants ont été évacués et quatre-vingts neufs d’entre eux sont toujours hébergés dans des hôtels d’urgence.

Dans un contexte de grande détresse matérielle, pour de nombreuses victimes collatérales du drame qui touche le quartier du Camas depuis quatre jours, la mairie n’a eu d’autre choix que d’établir cette cellule d’urgence. « Ce mardi, à la première heure et à la demande de Benoît Payan, nous avons ouvert les portes de la mairie du 4e et 5e afin de répondre à la détresse des associations de quartiers et des riverains », confie ainsi Marie Froideval, la cheffe de cabinet de la mairie de secteur. L’objectif ? Servir de point unique de collecte et de tri, afin d’organiser une redistribution efficace vers le Samu Social et le CCAS (Caisse Centrale d’Activités Sociales).

Vêtements et fournitures

« J’ai préparé ce sac d’affaires en pensant à ces pauvres gens », confie Nora*, une donatrice et résidente du quartier du Camas qui arrive à la mairie. « Je me suis demandé de quoi j’aurais besoin à leur place et j’ai préparé ce sac en fonction ». Dans son baluchon, Nora a même glissé du blanc de dinde, des céréales ou encore de la compote. Elle repartira malheureusement avec. « Nous ne pouvons accepter aucune denrée périssable, uniquement des vêtements et des fournitures », répond Samy*, bénévole chargé de récupérer les dons. « Dans tout ce qu’on collecte il y a environ 15 % qui partent à la poubelle, car trop usé pour être redistribué », soulève le jeune homme.

Ici, ce sont les élus et les employés municipaux qui guident les visiteurs, trient les donations et empaquettent inlassablement les affaires déposées. « Depuis ce mardi, nous notons une énorme mobilisation, ça défile toute la journée », observe Enora Naour, directrice générale de la mairie des 4e et 5e arrondissements de Marseille.

Trois tonnes de dons

Elle ne croit pas si bien dire. En début d’après-midi, une camionnette se gare devant la mairie. A son bord, deux trentenaires venus directement de la Brasserie de la Plaine, une boutique de bière artisanale située dans le quartier éponyme et jouxtant celui du Camas. « On vient vous livrer des fournitures et des vêtements, mais on est pas mal chargé », déclare timidement le jeune homme dans le hall de la mairie. En quelques minutes, une vingtaine de cartons, tous pleins à rebord, seront déchargés. « On a centralisé tous les dons de nos potes et des riverains de la Plaine jusqu’à pouvoir remplir la camionnette », explique-t-il en pleine manœuvre.

« Nous estimons à environ trois tonnes la quantité de dons reçus depuis mardi avec quatre départs de camion plein », révèle Enora Naour. Les dons vont suivre un chemin bien précis. Pour les produits d’hygiène neufs et encore empaquetés, direction le gymnase Vallier, complexe sportif du 4e arrondissement devenu un lieu d’accueil d’urgence pour les victimes. Pour le reste (vêtements, jouets, fournitures etc.), passage obligatoire par les tentes du Samu Social pour un traitement anti puce et punaise de lits. « Au vu de la grande générosité des Marseillais, il se peut même qu’une partie des dons soient redistribués à des associations de la région », conclut la directrice générale de la mairie des 4e et 5e arrondissements.