France

Hérault : Le barrage des Olivettes passé au peigne fin par des robots subaquatiques

Ces derniers jours, au barrage des Olivettes, à Vailhan (Hérault), d’étonnants robots subaquatiques ont sondé les profondeurs de la Peyne. Cette minutieuse opération n’a pas pour objectif de mettre au jour des vestiges, mais de s’assurer que l’ouvrage hydraulique, construit à la fin des années 1980, ne présente aucun signe de vieillissement.

Une telle surveillance, diligentée par le département de l’Hérault, propriétaire du barrage, est « cruciale ». Cette « inspection très précise » permet « d’identifier la présence de défauts éventuels dans sa structure », indique Séverine Saur (PS), conseillère départementale et présidente de la commission de gestion de l’eau du barrage des Olivettes. Et de constater si l’ouvrage, qui retient 2,9 millions de m3 d’eau, est toujours opérationnel, pour assurer les missions qui lui ont été confiées, il y a 35 ans, lors de sa construction : soutenir l’irrigation aux alentours et écrêter les crues de la Peyne.

Des robots pour éviter de vidanger les eaux du barrage

C’est l’entreprise Jifmar, spécialisée dans la maintenance hydraulique, qui a piloté les robots, aux Olivettes. Il y a quelques mois, des inspections aériennes avaient déjà été effectuées par des drones, avec une précision millimétrique, puis des plongeurs avaient débarrassé les abords du barrage des algues, des moules et de la vase qui ont tendance à s’y accumuler. Cette exploration du site par des engins dernier cri était la dernière phase de l’inspection du barrage. « Ces robots permettent de réaliser une inspection très détaillée de l’ouvrage, explique Jean Delarbre, ingénieur chez Jifmar, en charge de ce projet. Cela permet de compléter les études qui sont réalisées sur les parties émergées du barrage, et d’accéder à des zones qui ne seraient accessibles que par des plongeurs ou en procédant à une vidange de l’ouvrage. » Et ça, vider les Olivettes, cela reviendrait très cher. Et surtout, ce n’est pas très écologique. D’autant plus en ces temps de sécheresse.

Ces robots ultra-perfectionnés sont équipés de plusieurs caméras. Et si, comme c’est parfois le cas, l’eau est trouble, ces engins, pilotés depuis la surface par des ingénieurs, sont, aussi, pourvus de capteurs acoustiques, qui peuvent prendre le relais sur les caméras. Une fois immergés, ils permettent de détecter des fissures ou des défauts dans l’ouvrage, qui pourraient occasionner des fuites, ou des accidents. En immergeant, régulièrement, ces droïdes dans les profondeurs de la Peyne, cela permet d’observer leur évolution, et d’agir, si c’est nécessaire. « Mais bien souvent, il n’y a pas besoin de réparer, poursuit l’ingénieur. Lorsqu’on parle de fissures, ce sont des fissures de l’ordre du millimètre. De grosses ouvertures, c’est vraiment très rare. Et quand elles existent, on le sait déjà. Ce qui est surtout très important, c’est de suivre l’évolution de ces fissures. Certains ouvrages ont des fissures, mais elles n’évoluent pas. Elles sont maîtrisées. »