France

Gard : En recyclant les vieux saladiers de mamie, elle crée des lampes haut de gamme

On est nombreux à avoir essayé, au moins une fois, de transformer sous une couche de peinture premier prix des vieilleries retrouvées dans un placard, pour leur donner une seconde vie. Et souvent, c’est… raté. Dans son petit atelier, à Aigues-Vives (Gard), ces trésors, Esther Gozioso en fait des merveilles. Cette designer de 28 ans récupère, dans les brocantes, de la vaisselle vintage, et en fait d’étonnantes lampes ou lampadaires.

Cette drôle d’idée, cette créatrice l’a eue en vidant la maison de vacances de ses grands-parents, qui avaient décidé de la vendre. « Ma grand-mère voulait jeter toute sa vieille vaisselle et ses saladiers des années 1960 et 1970, raconte à 20 Minutes Esther Gozioso, passionné de brocantes. Pour moi, c’était de vrais souvenirs ! C’était le saladier des vacances, celui de la mousse au chocolat de ma grand-mère… C’était un saladier tout à fait banal, mais j’y étais très attachée. Je n’avais pas envie qu’elle le jette ! »

Des saladiers en verre moulé ou des assiettes transparentes colorées des années 1960 et 1970

Tout de suite, la designer imagine, pour ce saladier, une autre vie, en lui « redonnant ses lettres de noblesse », confie-t-elle. En deux coups de perceuse et deux coups de marteau, elle transforme cette vieille écuelle en une suspension luminaire haut de gamme. Ainsi est née, il y a un an, Orma, la petite entreprise de décoration d’Esther Gozioso. Tous ses objets sont façonnés à la main, et, évidemment uniques, en fonction de ce qu’elle chine. « Mais aujourd’hui, avec le bouche-à-oreille, quand ils veulent jeter de la vaisselle, mes amis et ma famille savent où les apporter », se marre la jeune créatrice. Parmi les objets auxquels elle adore donner une seconde vie, il y a les vieux saladiers en verre moulé de mamie, dont les formes offrent à la lumière d’incroyables reflets, ou la vaisselle transparente et colorée, que les enfants des années 1960 et 1970 ont forcément connue.

Dans le travail d’Esther Gozioso, il y a, évidemment, une démarche écologique : plutôt que de jeter, elle recycle. « D’autant plus que le verre utilisé pour fabriquer cette vaisselle est un peu spécial, il ne peut pas être recyclé au même titre que les bocaux ou les bouteilles », explique l’ingénieure. Mais l’engagement de la jeune créatrice va un peu plus loin, encore. « Quand j’ai commencé, je travaillais dans le secteur du sport, comme designer industriel, confie-t-elle. Mais je me suis rapidement rendu compte que ça n’avait pas trop de sens, pour moi, la production de masse, ou la fabrication dans des pays lointains. Je voulais me recentrer sur ce qui me plaisait, fabriquer de mes mains. »

La boutique d’Orma, c’est ici.