France

Diagnostiqué Parkinson à 38 ans, Anthony Desjardins se filme pour faire tomber les clichés

Anthony Desjardins avait 38 ans, lorsqu’on lui a diagnostiqué la maladie de Parkinson. Mais, sans savoir encore qu’il était atteint par cette maladie, il en a ressenti les premiers symptômes quatre ans plus tôt. « C’était des troubles légers, qui ne me semblaient pas inquiétants, confie ce Gardois de 40 ans. Mes gestes étaient ralentis, et je ressentais une raideur dans la main droite. Je mettais ça sur le compte du stress, et de la fatigue. »

A l’époque, Anthony Desjardins était chef de rayon, dans un supermarché, près de Montpellier (Hérault). « Petit à petit, la maladie s’est accentuée, et j’ai eu de plus en plus de mal à me servir de ma main, se souvient-il. Ça me gênait pour travailler, quand je portais des charges, ou quand je mettais les produits dans les rayons. Et au quotidien, des gestes simples, comme faire mes lacets, boutonner mon jean ou mettre mon manteau, étaient devenus compliqués, pour moi. » Le trentenaire s’est alors décidé à consulter un médecin. Il s’est lancé dans une batterie d’examens tout à fait classiques, qui n’ont rien donné. Il ne restait alors, pour le jeune homme, qu’une seule piste à explorer : la neurologie. Très vite, le diagnostic est tombé : c’est la maladie de Parkinson.

« Le diagnostic a été un coup de massue »

« Avant d’avoir le résultat définitif, j’avais pianoté sur Internet, pour tenter de comprendre les symptômes de cette maladie, poursuit Anthony Desjardins. Et à chacun d’eux, je me suis reconnu. Je me suis autoconvaincu que c’était ça, que j’avais la maladie de Parkinson. Bien sûr, ça a été un coup de massue. Comme une claque. Mais j’ai encaissé, rapidement. Et je dois dire que le fait de comprendre enfin ce que j’avais, après des années, j’ai ressenti une sorte de sérénité. Je n’ai jamais été dans l’abattement. » Très vite, quand il a pu, ce grand gaillard d’1,84 m et de 84 kg a décidé de poursuivre le sport, qu’il n’avait jamais lâché, depuis tout jeune. Un véritable médicament, pour lui.

Puis il a décidé d’utiliser les réseaux sociaux pour parler de Parkinson, qui touche environ 200.000 personnes en France. Et avant tout, pour mettre K.-O. les clichés sur cette maladie. « J’ai d’abord créé un compte Instagram, pour montrer à mes proches, qui sont loin de moi, ce qu’était cette maladie, et comment j’allais, confie-t-il. Par exemple, tout le monde pense que l’on tremble, forcément, lorsqu’on est atteint de la maladie de Parkinson. Mais moi, je ne tremble pas. Rapidement, j’ai reçu des témoignages d’autres malades, heureux que quelqu’un mettait en lumière leur quotidien. »

« Des malades me remercient de montrer une autre facette »

Puis il s’est lancé sur YouTube. Sur sa chaîne, Le Parki positif, il a créé trois formats inspirants. Dans « Ciel mon Parki ! », il donne la parole à des malades. Dans « Le Journal du Parki », c’est à des médecins, spécialiste de la maladie de Parkinson, qu’il offre une tribune. Enfin, dans « Immersion », Anthony Desjardins s’incruste dans des séances d’entraînement avec des sportifs de haut niveau, pour tester ses facultés. Les basketteuses de Lattes, les footballeurs américains de Montpellier et des surfeurs de Palavas-les-Flots, ont, déjà, permis au Gardois de s’immiscer dans leurs clubs.

« Je reçois beaucoup de messages de malades qui me remercient de montrer une autre facette, d’éviter d’être trop anxiogène, poursuit le youtubeur. Et puis, c’est vrai, j’ai pas mal d’autodérision, je me moque aussi un peu de moi. Ça met un peu de fraîcheur ! »