France

Coachella 2023 : Angèle a fait monter la fièvre devant un public américain curieux et conquis

De notre envoyé spécial,

Cinq minutes avant ses grands débuts au festival Coachella, on a eu peur pour Angèle, avec une foule clairsemée, et Gorillaz qui jouait en même temps sur la scène principale. Mais dès les premières notes de Plus de sens, des centaines de personnes se massent dans l’immense tente Mojave. « Good evening Coachella, comment vous allez ce soir ? Je m’appelle Angèle, je viens de Belgique », commence la chanteuse, dans un anglais parfait. Pendant 45 minutes, celle que l’essentiel du public américain a découverte, vendredi soir, a enchaîné ses hits, assumant pleinement son statut d’icône queer et de reine francophone du dance floor.

Scintillante dans une minijupe métallique assortie à un crop-top, l’artiste féminine de l’année des dernières Victoires de la musique était entourée d’une demi-douzaine de danseurs et danseuses déchaînés comme dans un ballroom de Harlem à l’heure du voguing. Après avoir fait monter la fièvre, Angèle, que le L.A. Times a présenté comme une star de la « disco-pop », se fait plus intimiste. Un drapeau arc-en-ciel sur les épaules, elle raconte à la foule comment elle a écrit Ta Reine quand elle « a eu des doutes sur les personnes dont (elle) tombait amoureuse ». « Je me suis rendu compte que j’écrivais beaucoup de chansons d’amour mais jamais sur des amours lesbiennes », continue sous les cris d’encouragement celle qui a révélé il y a deux ans qu’elle était bisexuelle.

L’effet Stromae

Quelques minutes plus tard, en présentant Balance ton quoi, elle lance un « Fuck the patriarchy » accompagné d’un doigt qui font rugir une foule dépassant désormais le millier de personnes. Hassina, une trentenaire venue de Los Angeles, n’avait jamais entendu parler d’Angèle jusqu’à ces dernières semaines. « Mais j’ai lu la bio de tous les artistes programmés, et j’ai vu qu’elle venait de Belgique, comme Stromae que j’adore. Et en écoutant, j’ai compris que c’était elle qui chantait sur Fever de Dua Lipa, je ne voulais pas la rater ». Pour Joel, ce sont les algorithmes de Spotify qui ont joué les Cupidons, et le coup de foudre a été immédiat : « J’ai juste dû convaincre ma copine de faire l’impasse sur Gorillaz », sourit-il. « J’ai passé un super moment, même sans connaître, ça donne envie de danser », glisse Mary.

Alors que les derniers festivaliers filent vers leur prochain concert, deux jeunes filles rangent un drapeau noir, jaune et rouge dans un sac à dos. « On est venues de Belgique juste pour Coachella, on en profite pour passer des vacances en Californie », expliquent Lise-Laure et Julie, se disant « très agréablement surprises par l’accueil du public américain ». Angèle, dont la mini tournée nord-américaine passe par Vancouver, Seattle, San Francisco, Los Angeles, Montréal et New York, peut continuer sa conquête mondiale.