Belgique

« Le coût des études est sous-estimé »: un collectif d’organisations s’inquiète de la réforme des allocations d’études

Selon elles, la méthodologie retenue par la ministre pour définir le montant de la bourse sous-estimerait le niveau de pauvreté ainsi que le coût réel des études, et ne tiendrait en outre pas suffisamment compte de l’évolution récente de l’inflation.

Conséquence: les coûts estimés des études n’atteindraient même pas les 36% des coûts réels supportés pour un étudiant koteur, et 24% pour un étudiant navetteur, d’après ce collectif.

Celui-ci s’inquiète aussi de la volonté affichée de demander à l’avenir à tous les étudiants à bas revenus sollicitant une bourse de préalablement se signaler auprès de leur CPAS, sous peine de refus d’octroi.

Selon ces organisations, pareille pratique serait toutefois contraire à la loi et ne manquera d’alourdir le travail des CPAS qui croulent déjà sous la tâche.

Jeudi, le ministre-président Pierre-Yves Jeholet (MR) -qui exerce la compétence de l’Enseignement supérieur en attendant la prestation de serment de Françoise Bertieaux mercredi prochain- avait démenti que la réforme ne vise à accorder une bourse qu’aux seuls étudiants bénéficiaires d’un revenu d’intégration sociale (RIS).

Prévue dans l’accord de majorité, cette réforme des allocations d’études n’en est toutefois encore qu’au stade préliminaire de la ‘note d’information’ et n’a pas encore été discutée -et encore moins validée- au sein du gouvernement de la FWB.

« Il s’agit d’une note de travail qui n’a été examinée que par des conseillers de cabinets. Elle n’est même pas arrivée au gouvernement. Il reste trop de désaccords dessus », assurait-on vendredi au sein de la majorité PS-MR-Ecolo.

L’administration de la FWB traite chaque année quelque 150.000 demandes de bourses d’études, dont un peu plus de la moitié introduites par des élèves de l’enseignement secondaire, le restant émanant d’étudiants du supérieur.

Sur l’ensemble de ces demandes, le taux d’octroi de bourses atteint près de 70%, pour un montant annuel global d’aides de quelque 80 millions d’euros.