Belgique

Crise de l’accueil: les 70 demandeurs d’asile occupant un bâtiment fédéral à Saint-Josse obtiennent un hébergement digne , « une victoire »

Non, la “crise” de l’accueil n’est pas finie

« Nous nous réjouissons de cette solution qui permet de mettre fin à l’occupation par le dialogue, même si, en tant qu’avocates, nous ne pouvons que déplorer que nos clients aient dû en passer par une occupation d’un bâtiment fédéral pour voir enfin leur droit fondamental au respect de leur dignité leur être accordé », ont exprimé jeudi les sept avocates des occupants.

Environ 70 demandeurs d’asile occupent, depuis le 12 mars, le futur centre de crise national, un bâtiment de l’État fédéral belge, situé rue Georges Matheus à Saint-Josse-ten-Noode, à proximité de la gare de Bruxelles-Nord. Avant de s’installer dans ce bâtiment vide, récemment rénové, ils avaient été expulsés d’un camp établi sur l’Allée du Kaai, faute d’avoir pu obtenir une place dans un centre d’hébergement de Fedasil. Or, la Belgique a le devoir de leur assurer un accueil digne.

« Une victoire »

Le collectif Stop à la crise de l’accueil salue la décision du juge de paix. Le comité de soutien signale toutefois que son combat se poursuivra « jusqu’à ce que le gouvernement belge respecte ses propres lois » alors que quelque « 2.400 personnes continuent de voir leur droit bafoué ». Le collectif Stop à la crise se réjouit du dénouement favorable pour les 70 occupants du bâtiment fédéral appartenant à l’État.

« C’est une réelle victoire pour les demandeurs d’asile qui occupent le futur centre de crise depuis le dimanche 12 mars. C’était leur première revendication », réagit par communiqué jeudi le collectif Stop à la crise. « Ces derniers avaient déjà refusé une proposition d’urgence de la Région, spécifiquement parce qu’il n’y avait aucune garantie de Fedasil, ce qui laissait craindre une remise à la rue au-delà du délai d’urgence de 28 jours », poursuit-il.

Toutefois, la mobilisation se poursuit. « Tant que les demandeurs d’asile seront systématiquement jetés à la rue à leur arrivée, de nouveaux camps de tentes seront créés et des bâtiments seront ouverts. La lutte continuera jusqu’à ce que le gouvernement belge respecte ses propres lois. Cette victoire nous motive à continuer », appuie Sacha, du collectif de soutien.

« Pour nous, c’est la fin d’une agonie. Mais il reste 2.400 autres demandeurs d’asile qui continuent à voir leur droit bafoué », témoigne Mohamed, futur ex-occupant du bâtiment fédéral, cité dans le communiqué. « J’ai des amis dehors qui n’en peuvent plus, qui ont leur santé mentale et physique qui se dégradent. J’espère que notre victoire permettra la leur », ajoute-t-il.

Le Collectif rappelle d’ailleurs que les autorités disposent de nombreux outils pour faire face à cette crise de l’accueil. « Le gouvernement peut notamment activer la phase fédérale de la gestion de crise. Celle-ci permet de réquisitionner les bâtiments vacants et du personnel ».

Le Comité de soutien annonce qu’il organise dimanche, à 13h30, un rassemblement festif devant l’occupation du bâtiment fédéral à Bruxelles pour « célébrer cette victoire et envisager la suite de la campagne ».