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Chine : Après la fin de la politique du zéro Covid, la croissance accélère en Chine

Le PIB chinois commence à oublier les effets négatifs des restrictions sanitaires. La Chine a enregistré au premier trimestre une nette accélération de sa croissance, selon des chiffres officiels publiés ce mardi, les premiers depuis 2019 à évaluer un trimestre complet sans l’impact de la politique du « zéro Covid ».

Cette politique sanitaire draconienne, qui comprenait quarantaines obligatoires, nombreux confinements, tests PCR et restrictions aux déplacements, a été levée début décembre. Depuis sa mise en place en 2020, elle portait un rude coup à l’économie en raison du climat d’incertitude généré et des désagréments causés dans le quotidien des Chinois et des entreprises.

Reprise des ventes au détail

La fin de ces mesures a donc permis à l’activité de nettement repartir au premier trimestre : le produit intérieur brut de la Chine a ainsi progressé sur un an de 4,5 %, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS). D’un trimestre à l’autre, la croissance est en hausse de 2,2 %, après une stagnation sur la période octobre-décembre.

Le chiffre officiel de la croissance en Chine, éminemment politique et sujet à caution, n’en reste pas moins toujours scruté de près compte tenu du poids de la deuxième économie mondiale. Les ventes au détail, principal indicateur de la consommation des ménages, ont confirmé leur reprise en mars (10,6 % sur un an). Elles avaient connu quatre mois de contraction fin 2022, avant de rebondir en janvier-février cumulés (3,5 %).

Ces dernières semaines, les Chinois retournent dans les restaurants, recommencent à prendre le train ou l’avion, contribuant à relancer les services. « La consommation a connu une reprise au premier trimestre en partie en raison d’un rattrapage mais elle n’a pas encore retrouvé ses niveaux prépandémie », souligne Teeuwe Mevissen, analyste chez RaboBank.

Le secteur de l’immobilier toujours fragile

La crise de l’immobilier, qui a fait perdre de la valeur à de nombreux biens, et des pertes de revenus dues à la pandémie expliquent en partie ce phénomène, selon cet analyste. Le secteur, qui représente avec la construction environ un quart du PIB du pays, est fragilisé par une faible demande, au moment où de nombreux promoteurs luttent pour leur survie dans un contexte de méfiance des acheteurs et de baisse des prix de la pierre. La situation tend toutefois à s’améliorer partiellement grâce à un soutien des autorités, qui a permis une stabilisation des prix en mars.

De son côté, la production industrielle s’est affichée le mois dernier en hausse de 3,9 % sur un an, contre 2,4 % en janvier-février. Le taux de chômage s’est pour sa part établi à 5,3 % en mars contre 5,6 % un mois plus tôt. Mais il est resté particulièrement élevé le mois dernier chez les 16-24 ans (19,6 %). Quant à l’investissement en capital fixe, sa croissance depuis le début de l’année s’affichait fin mars à 5,1 %.