France

Strasbourg : « Ce service n’est pas une priorité »… Pourquoi la ville n’a jamais voulu des trottinettes en libre-service

Des vélos presque partout et seulement quelques trottinettes électriques. A Strasbourg, le mode de transport préféré des utilisateurs de deux roues n’a pas changé ces dernières années. La plupart continuent à pédaler !

L’une des raisons en est simple : il n’est pas possible de trouver une trottinette en libre-service. Enfin, si, 40 au total. « Et nous n’irons pas au-delà », promet la conseillère municipale déléguée à la ville cyclable et marchable, Sophie Dupressoir. Toutes sont accessibles dans 24 stations dédiées, souvent des parkings, et il faut les y replacer après usage. Ici, pas de free-floating ! La majorité écologiste de Jeanne Barseghian s’oppose à l’arrivée des opérateurs spécialisés du marché, comme celle de Roland Ries auparavant.

« Ils nous ont beaucoup contactés, mais on ne veut pas de ce service sur notre domaine public », reprend l’élue. « On a une ville tellement bien maillée avec un très bon réseau de transports en commun et une large offre de pistes cyclables qu’on ne l’estime pas nécessaire. En plus, des études ont montré que les utilisateurs de trottinettes sont souvent des marcheurs ou des cyclistes. Nous, on veut un transfert modal où on sort de sa voiture. On souhaite plutôt encourager les activités décarbonées. »

Ça tombe bien, les autres usagers de la rue ne sont pas non plus très favorables à une arrivée massive de trottinettes. « Elles sont tout à fait gênantes pour les piétons et on est bien content qu’il y en ait moins ici qu’ailleurs », explique Gilles Huguet, le président de Piétons 67. Lui aimerait déjà que celles actuelles roulent uniquement sur les pistes cyclables ou la chaussée. Pas de quoi ravir Fabien Masson, le directeur de CADR 67, une association de promotion de la pratique du vélo…

« Ça ajoute des obstacles »

« Le fait d’avoir recours au free-floating ajoute des obstacles. Déjà qu’on a peu de place dans l’espace public, on n’a pas besoin de davantage de trottinettes pour avoir des soucis de cohabitations supplémentaires », lance-t-il, sans, lui non plus, stigmatiser les adeptes de ces nouveaux bolides. « La relation est bonne à partir du moment où tous les usagers se respectent. Après, le libre-service, ce sont souvent des gens en vacances qui l’utilisent et ils font peu attention… »

« Ce service de free-floating n’est aujourd’hui pas une priorité pour s’implanter sur notre espace public. On préfère laisser la place à d’autres projets, conclut Sophie Dupressoir. Mais on ne ferme pas complètement la porte. Les opérateurs ont déjà avancé, peut-être qu’un jour ils arriveront à réguler et mieux encadrer leurs engins. » Alors Strasbourg « regardera »…