France

Bordeaux : Une femme blessée par un tir de LBD pendant les gilets jaunes jugée en partie responsable

Une femme blessée par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) en croisant une manifestation de « gilets jaunes » en 2018 a été jugée en partie responsable pour son « imprudence fautive », les mots du tribunal administratif de Bordeaux. Elle a fait appel de la décision.

Selon cette dernière, rendue en février et révélée par le site Rue89 Bordeaux, la quinquagénaire a « très vraisemblablement » reçu un tir de LBD lors d’une intervention de police en marge d’une manifestation qui avait dégénéré, alors qu’elle se promenait avec sa fille le 8 décembre 2018.

« Une imprudence fautive »

Mais les juges ont condamné l’Etat à l’indemniser seulement à hauteur de 4.029,75 euros, plus les intérêts : ils ont estimé que la victime, originaire de Rouen, « ne pouvait ignorer » le « climat insurrectionnel » de la manifestation, au cours de laquelle 70 personnes ont été interpellées à Bordeaux.

S’étant « maintenue à proximité immédiate des attroupements », elle « doit ainsi être regardée comme ayant commis une imprudence fautive », de nature à « exonérer partiellement l’Etat de sa responsabilité à hauteur de 25 % », a tranché le tribunal administratif.

Un rapport de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait estimé « très vraisemblable » que la plaignante « ait été atteinte par un tir qui ne lui était pas destiné », mais l’enquête n’avait pas permis d’identifier le tireur. « Elle a été extrêmement choquée qu’on puisse considérer qu’elle n’avait pas la liberté d’aller et venir », a expliqué l’avocate de la plaignante, assurant que sa cliente avait « essayé de faire en sorte d’éviter le centre-ville » et la manifestation. La mère de famille avait dans un premier temps saisi la justice pénale mais sa plainte avait été classée sans suite.

Au plus fort de la crise des « gilets jaunes », à l’hiver 2018-2019, la polémique avait enflé face aux graves blessures causées par les LBD et les grenades de désencerclement des forces de l’ordre. Plusieurs personnes ont perdu un œil lors de manifestations émaillées d’affrontements, d’autres ont eu une main arrachée.