Suisse

Comment les universités suisses s’attaquent au harcèlement sexuel

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Le mouvement #metoo a poussé les universités à prendre des mesures face au harcèlement sexuel. Mais les élèves et le personnel des universités suisses estiment qu’elles doivent en faire davantage. 

Ce contenu a été publié le 08 mars 2023


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a déclaréLien externe Yves Flückiger, recteur de l’Université de Genève et ancien président de la faîtière des universités suisses, Swissuniversities, lors de la conférence à Genève. «En matière de harcèlement sexuel, toutes les universités doivent être irreprochables.»

Un problème mondial

Le problème du harcèlement sexuel n’est ni suisse, ni spécifique au monde universitaire; il est présent dans toutes les sphères de la société, des compagnies de danse aux multinationales. Des données récentes montrent que plus de 5% des personnes en doctorat en France ont été harcelées sexuellement. Aux États-Unis, plus de 20% des étudiantes ont été victimes d’une agression sexuelle ou d’une interaction sexuelle non consentie.

En Suisse, il n’existe pas de statistiques nationales portant spécifiquement sur le harcèlement des étudiant-es ou du personnel universitaire, mais une récente enquêteLien externe d’Amnesty International Suisse, portant sur environ 4500 femmes du pays, montre qu’un tiers d’entre elles ont été victimes de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. Une enquêteLien externe indépendante et anonyme, publiée en décembre par l’Université de Lausanne, a révélé près de 150 actes de harcèlement sexuel relevant du droit pénal, dont quatre viols.

On estime que les chiffres réels concernant ce phénomène sont plus élevés, car les cas sont souvent sous-déclarés. De nombreuses victimes ignorent ce qui relève réellement du harcèlement sexuel, dont la définition va des blagues sexistes au viol, en passant par les attouchements et les baisers non désirés. Et même si elles sont au courant, elles choisissent souvent de garder le silence ou de refuser de participer à une enquête. Elles craignent les conséquences pour leur carrière si elles sont considérées comme des «dénonciatrices», explique Louise Carvalho, responsable du programme «Diversité et inclusion» à l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), à Genève.

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