Belgique

Une balle dans la tête pour des travaux qui font trop de bruit

Ce matin-là, la victime réalisait quelques travaux sur son toit en compagnie d’un ami. Il avait acheté cet ancien bâtiment industriel à Marchienne en 2016 avec l’objectif de le transformer en loft. Son voisin est venu lui signifier qu’il faisait trop de bruit. Le ton est-il monté entre les deux hommes ? Toujours est-il que l’accusé est alors monté sur l’échelle qui menait au toit. Il a fait feu à plusieurs reprises et a touché Jean-Yves Wargnies à la jambe. Ce dernier a sauté du toit et s’est enfui par une rue jouxtant sa propriété. Domenico Puddu l’e suivi et l’a rejoint près d’un poteau électrique. Il lui aurait alors demandé s’il avait appelé la police. Après la réponse positive de Monsieur Wargnies, il lui a tiré une balle dans la tête. Lors de leur enquête, les policiers retrouveront quatre douilles à différents endroits de la scène de crime.

Lors de son audition par les enquêteurs, Domenico Puddu a admis qu’il visait la tête de Jean-Yves Wargnies lorsqu’il l’a touché la deuxième et dernière fois. Il précisera aussi que si Jean-Yves Wargnies “ne lui avait pas mal répondu” lorsqu’il lui a demandé “d’arrêter de faire du bruit, rien de tout ça ne se serait produit”. Il a justifié son acte par “une accumulation de nuisances qui font qu’une colère incontrôlable est montée et que l’irréparable a été commis”.

Un passé violent, plusieurs condamnations

En 2016, la police avait déjà été avertie de problème entre Domenico Puddu et son voisin. L’accusé avait déjà menacé Jean-Yves Wargnies d’un “coup de fusil”. Il avait été entendu par la police, son domicile avait été fouillé, mais aucune arme n’avait été trouvée. L’homme a un passé plutôt violent. Lors de l’enquête, un proche a d’ailleurs déclaré que “lorsque quelque chose le dérange, il est obsessionnel et sans limites, d’une violence extrême”. Quant à son casier judiciaire, on y trouve une suspension du prononcé pour des faits de menaces, de coups et blessures et destruction volontaire (1997). En 1999, il a fait un séjour en prison pour ce qu’il qualifie lui-même de “différend avec un voisin”. Il a été condamné pour ces faits d’une peine de dix mois avec sursis. En 2002, il est condamné à un an d’emprisonnement pour harcèlement, menaces et outrages. Enfin, en 2004, il écope de trois mois de prison avec sursis pour des faits de coups et blessures ayant entraîné une incapacité de travail permanente. En prison depuis le 30 décembre 2019, il a interjeté appel une seule fois pour tenter d’en sortir, ce qui lui fut refusé.

Le décès de Jean-Yves Wargnies a suscité une importante vague d’émotion dans la région de Charleroi. La victime avait eu plusieurs vies. Chanteur dans un groupe de rock dans les années 90, il a assuré à deux reprises la première partie du groupe Indochine. Au début des années 2000, il a participé à la seule édition belge de la Star Academy. Enchaînant les boulots dans différents secteurs, il a ouvert, quelques années avant sa mort, un café – “Chez ta mère” – sur la place de la Digue à Charleroi. La devise de l’établissement : “Ici l’ouvrier rencontre l’avocat”. Désormais, sur cette place de Charleroi, on peut voir une fresque imposante le représentant.