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Avec sa combinaison, Fulgurance Tech révolutionne l’électrostimulation

On se souvient tous de ces vieux télé-achats, souvent parodiés, qui vantaient les mérités d’obscures machines d’électrostimulation, censées nous mettre du sport sans trop d’efforts. Cette technologie, star des boutiques télévisées, a, depuis, bien évolué. A Montpellier (Hérault), la start-up Fulgurance Tech, fondée par Vadim Gouty et François Garcia, propulse même l’électrostimulation dans le nouveau millénaire.

Ce n’est plus la peine de se coller sur le corps des dizaines de capteurs, reliés à un engin branché sur une prise électrique. Il n’y a plus, désormais, qu’à enfiler une combinaison, pour profiter des bénéfices de l’électrostimulation lors d’une séance de sport. « Nous avons fait tester notre produit à de nombreux sportifs de haut niveau, depuis plusieurs mois, et les retours sont toujours très, très positifs, se réjouit Vadim Gouty. Je me souviens que j’angoissais pas mal, en espérant que tout ce temps, et tout cet argent que l’on avait investi dans ce projet portent ses fruits. » Et finalement, le pari semble réussi.

Tester et créer leur propre technologie

Fulgurance Tech a décroché un accompagnement par le Bic, la prestigieuse pépinière de Montpellier, et a décroché des aides de la région Occitanie et de la Banque publique d’investissement (BPI). Désormais, le duo d’entrepreneurs s’apprête à livrer les premières combinaisons à ses premiers clients, principalement des coachs sportifs, désireux de tester cette technologie innovante. Car c’est un formidable bond en avant que Fulgurance Tech offre à l’électrostimulation, qui connaît, depuis les années 1980 et la commercialisation des premières ceintures abdominales, un certain succès.

C’est d’ailleurs en testant les produits disponibles sur le marché, il y a quelques années, dans le centre d’électrostimulation qu’ils avaient créé à Montpellier, que Vadim Gouty et François Garcia ont eu l’idée de développer leur propre technologie. Dépassés, pas très pratiques, défaillants, connectés à d’innombrables fils embarrassants… Les appareils testés par le duo n’étaient pas très convaincants. « On s’est dit qu’on allait se mettre en quête d’ingénieurs, pour créer notre propre produit », poursuit Vadim Gouty.

Avec cette combinaison, « il n’y a pas de câble, rien »

Ainsi est née, après des années de recherches, la combinaison de Fulgurance Tech, NanoPulse. Cette « deuxième peau », disponible en dix tailles différentes, plus fine qu’une combinaison de plongée, est fabriquée (en France) en lycra High muscle compression, à mémoire de forme, ce qui lui permet de s’adapter à toutes les morphologies. « Elle est équipée de nanoélectrodes de toute dernière génération, poursuit l’entrepreneur. Elles sont intégrées à la combinaison. Il n’y a pas de câble, rien. Il n’y a qu’à connecter un boîtier, au niveau de la ceinture. Et c’est parti. » Ce matériel, qui dispose d’une autonomie de 12 heures (soit trois marathons !) est rechargeable, grâce à une batterie électrique, avant la séance. Cette combinaison a été pensée pour ceux qui veulent décupler leurs efforts, lorsqu’ils font du fitness, du crossfit, de la boxe ou du vélo, par exemple.

« En vingt minutes, on fait l’équivalent de quatre heures de sport, promet l’entrepreneur. Il y a les contractions volontaires du muscle, parce que l’on fait de vrais exercices. Et il y a les contractions involontaires, grâce à l’impulsion électrique, qui se rajoutent. Ça apporte quelque chose en plus. » C’est pour le sport, le renforcement musculaire, la perte de poids, la récupération et la rééducation que cette combinaison a été pensée. Pas vraiment pour ceux qui pensent qu’ils vont se forger un body summer en glandouillant sur le canapé. « Quelqu’un qui se dit « Je vais enfiler la combinaison, et me mettre devant la télévision, je vais perdre du poids », je n’y crois pas du tout », sourit l’entrepreneur.

Pour l’instant, la combinaison développée par Fulgurance Tech est vendue un peu plus de 300 euros. La start-up espère, toutefois, qu’elle pourra baisser un peu les prix, à moyen terme. Et Vadim Gouty et François Garcia n’ont pas l’intention de ne proposer leur combinaison high-tech qu’aux Français. Fulgurance Tech tente, aussi, d’approcher un marché particulièrement fructueux : les Etats-Unis. Et peut-être même que leur combinaison s’envolera, un jour, dans l’espace, pour donner un coup de pouce aux astronautes, confrontés, une fois à plusieurs centaines de kilomètres d’altitude, à d’importantes carences musculaires. « Ce serait incroyable ! », sourit Vadim Gouty.