France

Après Saint-Brevin, l’AMF demande une étude précise des agressions d’élus

Le président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, a réclamé jeudi une « étude précise du phénomène d’agressions d’élus », au lendemain de l’annonce de la démission du maire de Saint-Brevin. La décision du maire de Saint-Brevin-les-Pins Yannick Morez (DVD), menacé en raison d’un projet de transfert d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada), a provoqué une vague d’indignations politiques.

Interrogé par l’AFP, David Lisnard (LR) a dénoncé des faits « extrêmement graves » et souhaité « une vraie transparence sur les phénomènes de violences faites aux élus ». « A l’instar de ce qui a été mis en place par le ministère de l’Intérieur annuellement avec l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple, l’AMF demande une étude précise du phénomène des violences sur les élus, avec typologie des agressions, catégorie des élus, répartition géographique des agressions, réponse pénale, car il faut vraiment objectiver les choses », a-t-il déclaré.

Traitement pénal plus sévère

L’association tient son propre décompte des agressions physiques et verbales d’élus à travers un observatoire, mais fondé uniquement sur les témoignages des élus eux-mêmes. « Il faut regarder pourquoi les auteurs de pressions, d’intimidations et de violences qui vont jusqu’à incendier un domicile, mettant en péril la vie d’un élu et sa famille, ne font pas l’objet d’un traitement pénal plus sévère », s’est aussi interrogé M. Lisnard.

A propos du « manque de soutien de l’Etat » dénoncé par Yannick Morez, il a estimé que des « efforts » sont faits par le gouvernement, qui fait preuve de « bonne volonté », sans se prononcer sur le cas particulier de Saint-Brevin. « Il y a eu une circulaire du ministre de la Justice pour demander aux parquets d’instruire, mais ça devrait être une évidence. D’un côté, il y a des directives données qui vont dans le bon sens mais d’un autre côté, on constate l’impuissance de l’Etat », a-t-il souligné, rappelant que le nombre de maires démissionnaires avait doublé lors du mandat précédent.

Les violences subies sont surtout des actes d’incivisme

Faisant écho aux propos de la Première ministre Elisabeth Borne, pour qui la « montée des extrémismes » vaut « des deux côtés » de l’échiquier politique, le président de l’AMF a dénoncé « les violences d’extrême droite comme d’extrême gauche ». Il a toutefois rappelé que « 99 % des violences subies au quotidien par les maires sont des actes d’incivisme », avec des violences de particuliers « parce qu’on a fermé un établissement qui produit des nuisances ou pour des déchets déposés illégalement ».