France

« Apprendre aux plus jeunes, faire retomber en enfance les plus âgés »… Quand 7.000 Playmobil prennent vie à Mimizan

« L’idée est de présenter des créations, mais surtout retomber en enfance ». Ce jeudi matin à Mimizan, Vincent Rousseau trouve le temps de présenter son bilan plus que satisfaisant depuis qu’il a installé son exposition dans le nord des Landes. Avec sa femme, ils sont coprésidents de l’association « Playmo du Sud » et ils arpentent la France avec leurs Playmobil sur le dos. Lui est professeur d’histoire et de géographie, elle enseigne le français. Alors ils allient leur passion pour la marque de jouets allemande à la volonté de raconter des passages marquants de l’Histoire. D’un raid sur l’Angleterre par les Vikings aux croisades en passant par un voyage sur le Nil, ils se donnent le défi « d’apprendre aux enfants tout en faisant retomber en enfance les plus grands ».

S’ils ont posé leurs milliers de figurines sur la côte landaise depuis le 25 avril dernier, c’est que la commune de Mimizan a fait appel à eux. « L’office du tourisme nous a gentiment invités, en nous proposant une thématique : celle de la mer ». Au total, ce sont près de 7.000 Playmobil qui prennent vie jusqu’au 1er mai prochain. Même si Vincent tempère rapidement : « À la maison, j’ai près de 100.000 mètres cubes, je n’ai pu en apporter qu’une petite partie ». Une petite partie qui a quand même demandé « plus de trois jours de mise en place ». Et au collectionneur d’ajouter : « Le plus long, ce sont tous les petits détails qui permettent de donner vie à la mise en scène », raconte-t-il en prenant un exemple un salon de thé exposé sur la thématique « baignade à la belle époque ». Mais il admet volontiers : « c’est ce que les gens préfèrent ».

Le plus grand collectionneur de France

Spécialement pour leur première exposition dans les Landes, les deux passionnés ont confectionné une partie « forêt landaise ». Au sein de celle-ci, des bergers sur des échasses et vêtus de longs manteaux en laine surveillent un troupeau de moutons. « Cela demande six à sept heures de travail par personnage. Les tenues spéciales sont fabriquées pièce par pièce, il faut sculpter à la main. Mais ça fonctionne plutôt bien, car on n’avait pas prévu d’en vendre et nous avons des commandes depuis hier », sourit celui qui se définit comme le plus grand collectionneur de France en « Playmobil sur les thèmes historiques ».

Spécialement pour l'exposition mimizannaise, le couple de collectionneurs a crée un scène "forêt landaise".
Spécialement pour l’exposition mimizannaise, le couple de collectionneurs a crée un scène « forêt landaise ». – N. Da Silva/20Minutes

S’ils se donnent autant de mal, c’est justement pour se rapprocher le plus fidèlement possible de la réalité historique. Alors, ils n’hésitent pas à piocher dans toutes les scènes et à fabriquer de nouvelles pièces. Surtout, ils doivent s’adonner à un « gros travail de recherche » pour respecter au mieux les codes de l’époque. « Nous travaillons aussi avec des musées ou sur des périodes données. Par exemple, nous préparons prochainement une exposition sur la thématique de Napoléon III. » Et le couple se réparti le travail, lui s’adonnant davantage à la création des bâtiments et des pièces militaires quand son épouse réalise de plus petites pièces.

33 ans de collection

Pour l’origine de cette collection, il faut rembobiner il y a quelque 33 années en arrière. « C’est une collection personnelle, depuis l’adolescence je suis passionné de maquettes et d’histoire », se remémore l’homme originaire de Narbonne. Alors, il commence à participer à des expositions pour « faire quelque chose de tout ce qu’il a amassé depuis tant d’années ». Et ça fonctionne plutôt bien : « C’est un bon vecteur, cela permet aux enfants de découvrir des conflits ou des périodes qu’ils ne connaissent pas très bien », raconte le quinquagénaire.

En ce jeudi matin, ils sont près d’une quinzaine à arpenter entre les scènes historiques, « essentiellement des familles », sourit Vincent. Quant aux premiers retours, le couple se satisfait qu’ils soient « très bons ». Et de conclure « on a des locaux, mais aussi pas mal de touristes, on a fait plus de 1.200 entrées sur les deux premiers jours ». Même s’il concède « c’est un peu grâce à la météo aussi, qui a été capricieuse ». En espérant que celle-ci donne encore un peu plus de travail au couple de collectionneurs.