France

A Strasbourg, les femmes enceintes « prennent soin d’elles et du bébé » grâce à « Sport santé »

« Ça me fait du bien et je sens que c’est bien aussi pour le bébé », confie tout sourire Camille, une jeune femme enceinte de cinq mois et demi. En plein exercice physique dans le bassin d’une des piscines de Strasbourg, la future maman, qui n’avait « pas particulièrement l’habitude de faire du sport » avant sa grossesse, a saisi l’occasion lorsque sa gynécologue lui a proposé de bénéficier d’un nouveau volet du dispositif Sport santé sur ordonnance. Un dispositif vieux de onze ans dont la capitale européenne est à l’origine. 

Ce vendredi, Camille participe, pendant quarante-cinq minutes à un cours collectif, mais en petit nombre, exclusivement réservé aux femmes enceintes et aux jeunes mamans, un nouveau volet du dispositif « Sport santé ». A côté d’elle, Fatima, enceinte de six mois. Elle est toute aussi réjouie et « ne se préoccupe pas du tout » que cela lui a été proposé par son médecin. Si, à la différence de Camille, elle pratiquait différents sports il y a quelques mois encore, elle a tout de suite vu l’opportunité, avec ces activités adaptées, de « prendre soin d’elle et du bébé » et de maintenir sa forme pour l’accouchement. Ce vendredi était son premier cours, mais elle l’assure, elle va « continuer jusqu’au bout et même après ».

Des activités adaptées et encadrées

L’occasion surtout de se motiver, de se mettre ou remettre au sport, avec des activités natatoires adaptées et encadrées par des professionnels, ou bien encore du yoga ou de la gym prénatale. Un remède pour « lutter contre la sédentarité et son cortège de maladies chroniques », souligne le docteur Alexandre Feltz, élu adjoint à la maire mais aussi médecin de profession, à l’origine du réseau Sport santé sur ordonnance présent dans de nombreuses villes françaises. Un dispositif qui permet, pour faire simple, à un professionnel de santé, de prescrire de l’activité physique, gratuitement, en « guise de médicament ». Si, il y a onze ans, cela était destiné à aider à lutter contre diverses pathologies comme l’obésité, le diabète, le dispositif s’est, avec les années, étendu au plus grand nombre. Car l’objectif premier est « de prévenir et de montrer les bienfaits d’une pratique physique et sportive régulière » pour l’ensemble de la population, explique Alexandre Feltz.

Les bienfaits d’une activité adaptée

Depuis tout juste un an, ce dispositif est donc étendu, à Strasbourg, aux femmes enceintes et aux jeunes mamans. Car « les bienfaits en termes de santé publique et d’amélioration de qualité de vie, comme pour tous, mais notamment pendant la maternité, sont nombreux », rappelle le médecin conforté par les données du Ministère des sports. Il liste : participation au contrôle de la prise de poids, à la diminution des douleurs lombaires, à l’amélioration de la circulation veineuse, la protection du périnée, à prévenir les troubles du transit intestinal, à faciliter la mobilité, diminuer l’anxiété et l’état de dépression qui pourraient être ressenti, notamment après la grossesse, etc.

A Strasbourg, l’accouchement de cette nouvelle initiative rendue possible notamment par la participation financière importante du Fonds de dotation Impact 24 des JO de Paris, ou bien encore du Service départemental à la jeunesse, s’est fait sans douleur. Plus d’une centaine de femmes en profite déjà et les demandes se multiplient. Cette nouvelle adhésion devrait faire des petits même si cette proposition souffre encore de ne pas être suffisamment connue du grand public et des acteurs de la périnatalité, constate la Maison Sport santé de Strasbourg. La grossesse « est un moment de vie particulier pendant lequel, de façon un peu intuitive, les femmes ont tendance à réduire leur activité physique alors qu’au contraire, martèle Alexandre Feltz, si elle est bien adaptée à ce moment de vie, elle est très favorable à leur état de santé. »