Belgique

Quand Georges Gilkinet (Écolo) tente d’éviter l’indexation des tarifs SNCB mais échoue : “Tout le monde a compris ce qu’il voulait faire”

30 millions d’euros non utilisés

Pour compenser le manque à gagner que subirait l’entreprise de transport ferroviaire par cette non-indexation, Georges Gilkinet avait évoqué la possibilité de lui apporter 30 millions d’euros d’argent public. Il espérait puiser cette somme dans le solde non utilisé de la provision budgétaire (108 millions d’euros) qui avait été prévue durant la crise énergétique afin de couvrir les surcoûts de la SNCB et d’Infrabel. Mais ses collègues du kern ont tous refusé sa demande.

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Il a pris le kern en otage pour ce truc. Tant qu’il n’avait pas son argent pour la SNCB, il voulait bloquer sur les autres dossiers en cours, confie une source fédérale. Il a voulu prendre les 30 millions non utilisés de la provision pour geler le prix des billets de train. Était-ce à des fins électorales ou pas ? C’était gros comme une maison. Tout le monde a compris ce qu’il voulait faire.

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Il a pris le kern en otage pour ce truc. Tant qu’il n’avait pas son argent, il voulait bloquer le reste.« 

Lors de cette séance du comité ministériel restreint, la secrétaire d’État au Budget, Alexia Bertrand (Open VLD), est montée aux barricades pour balayer l’idée du chef de file d’Écolo au sein de la Vivaldi. “Elle a dit à Gilkinet que sa demande était scandaleuse et que si ces 30 millions n’avaient pas été utilisés et devaient revenir dans le giron du budget général de l’État fédéral, ce n’était pas plus mal”, relève un informateur du côté flamand de la majorité. Pour rappel, le gouvernement De Croo a fait du retour à l’équilibre des comptes publics l’une de ses priorités de fin de législature.

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”Si la SNCB est en faillite, je veux voir Sophie Dutordoir”, ironise De Croo

Même le Premier ministre a dû intervenir lors du kern. “Georges Gilkinet a dépeint la SNCB comme une entreprise publique au bord de la faillite afin d’expliquer qu’il était vraiment nécessaire de l’aider. Alexander De Croo, ironique, lui a alors répondu que si la faillite était vraiment imminente, il voulait voir Sophie Dutordoir (la CEO de la société de transport ferroviaire) dans les vingt minutes pour entendre ses explications… Évidemment, cela n’a pas été le cas.

L’Inspection des Finances (IF) avait également remis un avis négatif à l’égard des plans du ministre de la Mobilité. L’IF n’accepte le versement de la dotation “énergie” à la SNCB qu’à concurrence des surcoûts réels et qui ont été démontrés.

Le même vendredi 8 décembre, le conseil d’administration de l’entreprise publique s’est réuni à 16 h 30. Faute de la “rallonge” promise par Georges Gilkinet, le CA a validé l’indexation complète des tarifs dès le 1er février 2024. Au début de cette année, les prix des tickets de train avaient déjà augmenté en moyenne de 8,73 %.

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