Belgique

Projets d’attentats: la cellule terroriste avait pour cible Bart De Wever, qui réagit

”Le nom de De Wever est en effet apparu dans l’enquête anversoise”, commente Eric Van der Sypt, le porte-parole du parquet fédéral. “Mais il n’était pas question d’un jour ou d’une heure établis pour commettre l’attentat. Cela n’était pas encore si concret”.

Selon la Gazet van Antwerpen, qui donnait l’information vendredi, c’est notamment l’interdiction du port de tout signe convictionnel pour le personnel communal en contact avec la population qui motivait le groupe à s’en prendre au bourgmestre d’Anvers.

Ce n’est pas la première fois que Bart De Wever (N-VA) est l’objet de menaces. En 2015, après l’assaut des Unités spéciales de la police fédérale à Verviers – qui s’était soldée par la mort de deux djihadistes Molenbeekois de retour de Syrie pilotés par Abdel Hamid Abaaoud -, Bart De Wever avait fait l’objet d’une protection policière 24 heures sur 24. Cela avait duré neuf mois. Des caméras avaient été installées autour de son domicile.

En 2021, après l’opération Sky ECC, le bourgmestre avait à nouveau reçu une protection après qu’il fut apparu que des groupes criminels impliqués dans le trafic de drogue cherchaient à s’en prendre à des “cibles de haut niveau”. Un combi de police avait alors stationné 24 heures sur 24 devant le domicile du bourgmestre d’Anvers.

”Les services de polices ont bien travaillé. J’ai toujours été tenu au courant de manière transparente. Je n’ai jamais été inquiet. Je ne le suis pas aujourd’hui. Et je ne le serai jamais. Cette fois la menace venait d’islamistes. Une autre fois, c’était le milieu de la drogue. C’est ainsi”, a réagi vendredi Bart De Wever sur VTM.

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Deux cellules en contact

La police avait mené des perquisitions simultanées lundi. Il y avait deux cellules. La première était centrée autour d’Elias E.A. (20 ans). Des renseignements, parvenus fin 2022 d’un service de renseignement étranger, signalaient qu’il postait des messages inquiétants sur les réseaux sociaux. Les enquêteurs ont alors voulu mettre en carte ses relations.

C’est là qu’est notamment apparue une “vieille connaissance”. Sebastian B., un Eupennois de 19 ans d’origine kosovare, avait déjà été interpellé début novembre 2020 alors qu’il était mineur. Avec un autre mineur de La Calamine, il avait alors pour projet de s’en prendre à des policiers. Ils avaient été placés en IPPJ. Hormis Elias et Sebastian, deux autres personnes ont été placées sous mandat d’arrêt.

Lors des perquisitions en région anversoise, les policiers ont saisi une arme démilitarisée, dont le canon avait été rendu inutilisable. Ils avaient aussi mis la main sur deux Airsoft Gun, soit des répliques d’arme à feu, qui propulsent de petites billes en plastique en utilisant de l’air comprimé. Ces répliques sont utilisées à des fins ludiques, comme l’Airsoft ou par des collectionneurs.

Les enquêteurs avaient décidé d’intervenir lorsqu’il était apparu que cette “cellule” anversoise était entrée en contact avec une autre “cellule”, basée à Bruxelles et centrée autour d’Adam D. (19 ans), qui projetait aussi de passer à l’action. Les échanges entre les deux groupes portaient notamment sur des projets d’attentats.