Belgique

« L’école a menacé mon fils de sanctions s’il ne parvient pas à vendre des billets de tombola »

« Mon fils de onze ans et les autres élèves de sa classe ont reçu des carnets de billets de tombola de leur professeur en vue de la fancy fair de l’école qui doit avoir lieu prochainement. Chaque carnet vaut sept euros. En rentrant de l’école, il m’a expliqué que le prof avait menacé de sanctionner les élèves qui n’en vendraient aucun », relate-t-il. “Il y a toujours eu une certaine pression sur les enfants pour vendre tel ou tel objet afin de faire rentrer de l’argent dans les caisses, ce qui revient indirectement à demander aux parents de payer. Evidemment que je vais acheter des billets à mon fils mais là, cette pression a été formulée de manière très claire. En plus, il n’y a pas vraiment de but éducatif à la vente. Si c’était pour récolter des fonds pour une cause caritative à laquelle les enfants seraient sensibilisés en classe, ou même pour qu’un voyage scolaire coûte moins cher à l’ensemble, il n’y aurait pas de souci mais ce n’est pas le cas ici. Et menacer des enfants de sanctions pour ça je trouve que ça ne va pas.”, précise-t-il.

Pour la Ligue des Familles, il s’agit clairement d’un abus de la part de l’établissement scolaire, ou plutôt du professeur, trop zélé.

“Obliger un enfant à vendre des billets de tombola est complètement illégal. Si un établissement scolaire se met à exiger que les élèves ramènent de l’argent à l’école, on parle de frais scolaires déguisés et c’est totalement interdit. Si une école veut organiser une tombola, elle doit souligner le caractère facultatif de l’activité et ne peut en aucun cas forcer les élèves”, affirme Merlin Gevers, chargé de missions à la Ligue des Familles.

Toutes les écoles ne fonctionnent cependant pas de cette manière. « Il y a des écoles qui imposent des pressions aux élèves et aux parents pour acheter un certain nombre de choses mais chez nous, il n’y a ni tombola ni de fancy fair. On organise des activités à Carnaval et un marché de Noël mais on se limite à ça. Il arrive aussi que des élèves vendent des lasagnes ou autre pour faire baisser le prix d’un voyage scolaire mais c’est toujours à leur initiative. Ce n’est jamais l’école qui met la pression. De plus, les voyages scolaires ne sont pas obligatoires. « , témoigne Amir Hamidovic, directeur d’un athénée situé dans la province de Liège.