Belgique

La démission de Conner Rousseau rebat les cartes de la politique flamande… et fédérale

Edito : Conner Rousseau, le Roi de la com’ s’est planté

Ce départ soudain aura des conséquences lourdes. C’est toute la dynamique actuelle de la politique flamande qui va s’en trouver perturbée. Vooruit avait le vent en poupe et avait toutes les cartes en main pour réaliser un exploit aux élections de 2024 : de très bons sondages plaçaient les socialistes flamands en troisième position au nord du pays, derrière le Vlaams Belang et la N-VA.

Des rumeurs insistantes évoquaient également l’alliance secrète qui unirait le parti de Bart De Wever et Vooruit. Nationalistes et socialistes comptaient gouverner ensemble. La N-VA voyant dans l’association avec Vooruit un bras de levier pour attirer le PS dans une nouvelle majorité au fédéral destinée à mener une grande réforme institutionnelle.

N-VA et Vooruit, partenaires en 2024 ?

Mais, désormais, que reste-t-il de ce plan ? Sans Conner Rousseau, les socialistes flamands semblent bien démunis. Au sein du gouvernement De Croo, Frank Vandenbroucke, le vice-Premier ministre de Vooruit, a fait du bon boulot. Mais ce n’est pas ce technicien austère qui pourra prendre la relève et permettre à sa formation de survivre au choc de la démission de “King Connah”. Conner Rousseau portait en effet la popularité de son parti à bout de bras. Sans être protégés par son image de gendre idéal à l’aise en toutes circonstances – une image désormais anéantie – les socialistes flamands n’obtiendront sans doute pas la victoire promise dans les intentions de vote.

La politique, c’est un jeu de vases communicants. Si Vooruit perd des plumes dans cette aventure, qui en profitera ? Le PVDA (PTB) ? Groen ? Ou carrément le Vlaams Belang ? En tout cas, le CD&V et l’Open VLD pourraient redevenir indispensables lorsqu’il faudra chercher des formules de coalition gouvernementale sans les extrémistes de gauche comme de droite.

Propos racistes: Conner Rousseau démissionne, « J’ai fait une faute et j’en prends la responsabilité »

Le poste de Premier ministre pourrait échapper aux socialistes

En poussant le raisonnement un peu plus loin encore, les déboires des socialistes flamands pourraient également coûter le poste de Premier ministre à leur famille politique. On le sait, Paul Magnette est candidat pour le 16, rue de la Loi pour la prochaine coalition au fédéral. Conner Rousseau lui-même n’avait pas exclu de devenir le chef du futur gouvernement : “Ce n’est pas (mon) but mais je dis : pourquoi pas”, avait-il déclaré.

Ces plans reposaient sur l’hypothèse d’une famille socialiste numéro 1 à la Chambre en nombre de sièges. Si Vooruit se plante aux élections suite aux dérives de son ancien président, ce scénario sera inévitablement mis à mal.

Quatre candidats se sont déjà déclarés pour le poste de Premier ministre en 2024: la fonction semble retrouver un éclat inespéré