Belgique

Espionnage chinois: l’affaire Creyelman (Vlaams Belang) fait réagir les politiques, « le monde entier l’a vu » regrette Alexander De Croo

La Chine a inscrit en 2021 le député écologiste sur une liste de personnes frappées de sanction à la suite d’une proposition de résolution qu’il a initiée sur la persécution de la minorité ouïghoure dans la province du Xinjiang.

Selon le Financial Times, l’un des médias qui a révélé l’affaire, un agent des services chinois a, entre autres choses, demandé en 2021 à M. Creyelman de s’en prendre à Adrian Zenz, un chercheur également sanctionné par Pékin en raison de ses travaux sur la persécution des Ouïghours. C’est cette année-là que la Chambre a approuvé une proposition de résolution qui reconnaît « un risque sérieux de génocide » de la minorité ouïghoure en Chine et condamne les « crimes de persécution et les violations massives des droits humains dans la région autonome du Xinjiang qui peuvent être constitutives de crimes contre l’humanité ». Le texte avait alors reçu le soutien de tous les groupes politiques, moins l’abstention du PTB.

Au mois d’octobre, M. Cogolati avait interrogé le ministre de la Justice sur l’ingérence étrangère et la mission de la Sûreté de l’Etat dans ce domaine. Vincent Van Quickenborne avait notamment indiqué qu’à ce jour, une seule instruction judiciaire était ouverte au sein du parquet fédéral sur de tels faits, concernant le dossier dit du Qatargate. Il a déposé vendredi une nouvelle question parlementaire portant sur le dossier Creyelman, pour savoir notamment si les services de renseignement belges étaient au courant des soupçons qui pesaient sur lui et si d’autres élus belges ont été recrutés par la Chine.

Un homme politique belge a travaillé comme informateur pour des espions chinois pendant trois ans

Alexander De Croo: « L’affaire Creyelman démontre le danger de l’extrême-droite »

L’utilisation par des espions chinois de l’ancien parlementaire Vlaams Belang Frank Creyelman « démontre que l’extrême-droite peut être dangereuse pour la société », a déclaré vendredi le Premier ministre Alexander De Croo, en marge d’un sommet européen à Bruxelles.

Le chef du gouvernement fédéral a dit prendre l’information très au sérieux: « Je trouve cela très problématique et j’espère que cela pourra être clarifié rapidement. » « Cela signifierait en réalité que certaines personnes sabotent notre prospérité, notre sécurité, notre démocratie de l’intérieur, à partir d’un parti qui siège au parlement de notre pays, qui siège au Sénat », a-t-il ajouté.

« C’est un sénateur du Vlaams Belang qui fait la Une du Financial Times. Le monde entier l’a vu et j’espère que des mesures seront prises », a déclaré M. De Croo. « Cela montre que l’extrême droite peut être dangereuse pour notre société.