Belgique

Des étudiants précaires sautent parfois des repas : “Le matin, c’est un biscuit, maximum…”

Marie reçoit, depuis plusieurs mois, un revenu mensuel d’intégration mais cela ne lui permet pas de subvenir à l’entièreté de ses besoins alimentaires. Elle n’a pas les moyens de pouvoir faire les courses comme un étudiant qui vit et reçoit une aide parentale. Lorsqu’on vit seul, cela revient très cher d’acheter de la viande ou du poisson, par exemple.

Le nombre d’étudiants bénéficiant d’une aide du CPAS est monté en flèche

« En général, les supermarchés vendent des aliments en quantité adaptée aux familles. Je ne suis pas tentée à les acheter car cela fait beaucoup de gaspillage. C’est de l’argent jeté par les fenêtres et dans mon cas, je ne peux pas me le permettre », dit-elle.

Pour tout de même avoir un apport en viande au quotidien, Marie a donc dû trouver une solution.

Grâce à la cafétéria de son université, elle a l’opportunité d’avoir accès à ce qu’ils appellent un plat SMART. Le plat SMART est un repas complet composé de viande, légumes et féculents et servi tous les midis pour la modique somme de 2 €. Il s’agit de son unique moyen de se procurer de la viande sans se ruiner. « Je prends parfois deux plats à l’école et j’en mets un dans une boîte pour le manger le soir », ce qui lui permet de s’alimenter sur la journée pour seulement 4 €, chose impossible en grande surface, même avec de la sous-marque au vu de l’inflation.

Des centaines d’étudiants galèrent à s’acheter de la nourriture: « Sans les épiceries solidaires, je mangerais des pâtes tous les jours »

Venant d’un village, Marie a considérablement ressenti une énorme différence budgétaire entre faire les courses en ville ou à la capitale. À Bruxelles, les prix ne sont pas les mêmes, ce qui a rendu son intégration difficile. « Je n’ai pas correctement géré mon arrivée en ville, les premiers mois je ne mangeais que des pâtes ou plats malsains parce que je ne connaissais pas encore les alternatives qui s’offraient à moi », en parlant d’applications comme Happy Hou Market ou encore Too Good To Go.

À ce jour, Marie n’est pas seule dans son cas, beaucoup d’étudiants ne reçoivent pas d’aide, de suivi de la part des parents et sont donc parfois obligés de travailler pour pouvoir subvenir à leurs besoins.